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L'Eglise orthodoxe russe a un nouveau patriarche

Les membres du Concile ont élu Kirill par 508 voix sur 700.
Les membres du Concile ont élu Kirill par 508 voix sur 700.
Le métropolite Kirill de Smolensk et de Kaliningrad, 62 ans, a été élu mardi patriarche de Moscou et de toutes les Russies, prenant ainsi la tête de l'Eglise orthodoxe russe, principal courant de cette confession chrétienne, a annoncé le Concile.

"J'accepte et je vous remercie", a déclaré Kirill tout juste
après l'annonce des résultats. Il a obtenu les voix de 508 des
quelque 700 membres du Concile de l'Eglise orthodoxe réuni à Moscou
pour choisir le successeur du patriarche Alexis II, décédé en
décembre 2008. Son seul concurrent, le métropolite Kliment de
Kalouga et Borovsk, a eu 169 voix.



Les cloches des églises de Moscou ont retenti dès l'annonce de
l'élection. Kirill, qui sera intronisé dimanche, a ensuite célébré
une messe dans la cathédrale du Christ sauveur de Moscou où le
concile siégeait depuis mardi midi.

Elections sans surprise

Plus de 700 personnes venues de 64 pays, les hauts dignitaires
mais aussi de simples croyants, s'étaient rassemblées à l'intérieur
de l'imposante cathédrale du Christ Sauveur, en plein coeur de la
capitale russe, pour élire à huis clos le patriarche de Moscou et
de toutes les Russies.



Avant le vote, le président Dmitri Medvedev a souhaité "une
poursuite du développement de la coopération fructueuse entre
l'Eglise orthodoxe russe et l'Etat", dans un message lu en son nom
devant le Concile.



Sur les deux candidats aux fonctions suprêmes restant en lice,
après avoir été sélectionnés à la fin de la semaine dernière à
bulletins secrets par 200 hiérarques, le métropolite Kirill de
Smolensk et de Kaliningrad était le grand favori.



Omniprésent à la télévision depuis qu'il est devenu, en décembre,
le patriarche par intérim, il avait en effet obtenu dimanche trois
fois plus de voix (97) que son principal rival, le métropolite de
Kalouga et de Borovsk, Kliment (32 voix).

Allusions au Vatican

Agé de 62 ans, Kirill a dirigé la diplomatie de l'Eglise et est
jugé plus ouvert sur le monde, ses détracteurs lui reprochant à cet
égard d'avoir des sympathies pour les catholiques. Il a fait une
sorte de mise au point mardi en déclarant devant ses pairs:
"Aujourd'hui, on peut dire sans crainte que notre peuple a résisté
avec succès à la forte pression du prosélytisme venu de
l'étranger", sous-entendu, entre autres, du Vatican.



Le métropolite a également dénoncé pêle-mêle "la pression
agressive d'un sécularisme sans Dieu, qui domine la société
occidentale", et les "tentatives d'une série de groupes protestants
radicaux qui revoient les leçons chrétiennes et la morale des
Evangiles". Tout en insistant sur la nécessité du "dialogue avec
les autres religions".



Kliment qui, à 59 ans, chapeaute l'administration de l'Eglise
russe, dont les liens avec le pouvoir séculier sont
traditionnellement étroits, est de son côté dépeint comme un
conservateur peu charismatique. Il bénéficierait toutefois de forts
soutiens dans le clergé.



Le concile doit poursuivre ses travaux jusqu'à jeudi, mais des
sources au patriarcat ont confié en privé que l'élection aurait
"très certainement" lieu mardi. Une chose est sûre, le patriarche
qui sera intronisé dimanche sera le premier à avoir été élu après
la disparition de l'URSS, en décembre 1991, Alexis II l'ayant été
l'année précédente.



afp/mej/sbo

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Les médias s'interrogent

A présent, les médias russes s'interrogent surtout sur ce qui pourrait changer dans la vie de l'Eglise en Russie, où trois habitants sur quatre se disent orthodoxes, contre un quart en 1990.

"Avec Kirill à sa tête, la Russie pourra enfin avoir une chance d'être un acteur indépendant sur la scène politique, au lieu de rester l'objet de manipulations de l'Etat", a prédit l'hebdomadaire Vlast.

On verra si le nouveau chef de l'Eglise "sera capable d'être un médiateur entre le pouvoir" et les Russes, quand la société civile "est étouffée par l'Etat ou simplement n'existe pas", a noté le quotidien Vedomosti.

Retrait du troisième candidat

Le métropolite de Minsk et de Sloutsk, Filaret, 73 ans, arrivé en dernière position au scrutin de la semaine dernière avec 16 suffrages, s'est finalement retiré de la course

Il a appelé ses partisans à "donner leurs voix" à Kirill, selon ce qu'a indiqué à l'agence RIA Novosti un porte-parole.