Quatre puissants vérins positionnés sur le pont grâce à une énorme grue doivent séparer une portion de la route suspendue dans les airs, longue de 36 mètres et large de 18 mètres. L'opération devait durer au moins huit heures.
Ces vérins, qui devront sécuriser la descente, 48 mètres plus bas, des quelque 900 tonnes de cette portion de route, sont les mêmes que ceux utilisés pour redresser l'épave du Costa Concordia, le paquebot qui s'était échoué en 2012 tout près de l'île du Giglio en Toscane. Ce naufrage avait fait 32 morts.
Des milliers de tonnes d'acier, de béton et d'asphalte avaient déjà été retirées de la zone où ce viaduc autoroutier s'était en partie effondré, entraînant dans sa chute véhicules et passagers, locaux comme étrangers, travailleurs ou sur la route des vacances, parmi lesquels quatre enfants.
Six mois de travaux
L'opération de vendredi, encore symbolique eu égard à la taille de ce viaduc long de plus d'un kilomètre, permettra à la ville portuaire de Gênes d'entrevoir la perspective d'un retour à la normale.
A Rome, le ministère de l'Economie a annoncé jeudi soir le déblocage de 60 millions d'euros pour la reconstruction, dont le gouvernement entend cependant présenter ensuite la facture au concessionnaire de l'autoroute, la société Autostrade per l'Italia.
Le démantèlement complet du pont devrait durer au moins six mois, a prévenu le secrétaire d'Etat aux Transports, Edoardo Rizi. L'opération est d'autant plus délicate que ce pont suspendu chevauche en partie des habitations - les immeubles sous le pont sont cependant condamnés - et une voie ferrée.
afp/cab
Causes du drame toujours sous enquête
L'ancien pont, fait de béton et de câbles d'acier eux-mêmes recouverts de béton, avait été inauguré en 1967. L'une des explications avancées par les enquêteurs réside précisément dans cette couverture de béton qui aurait pu masquer la corrosion de l'acier des câbles.
La partie est du viaduc, où se trouve la portion effondrée, est toujours sous l'oeil des experts qui cherchent à comprendre les raisons du soudain effondrement et à déterminer les éventuelles responsabilités.
C'est un autre architecte italien, Renzo Piano, qui aura la charge de reconstruire le viaduc. Ce natif de Gênes a promis que le nouvel ouvrage durerait au moins 1000 ans.
La construction du nouveau viaduc devrait coûter 202 millions d'euros et l'ouvrage devrait être ouvert à la circulation en avril 2020.