Le rassemblement, qui s'est transformé en défilé, était organisé
par les "chemises rouges", fidèles de Thaksin Shinawatra, ancien
homme fort renversé par des généraux royalistes et qui vit en exil
pour échapper à une condamnation pour corruption dans son pays.
Un gouvernement "assiégé"
Depuis le 26 mars, le mouvement des "chemises rouges" campe
autour du siège du gouvernement. Mercredi, il a accentué la
pression sur le pouvoir et ses alliés en encerclant la résidence du
général de réserve Prem Tinsulanonda, 88 ans, président du Conseil
privé du roi.
Les forces de sécurité restaient discrètes, mais mobilisées en
nombre (10'000 policiers et soldats non-armés ont été déployés
autour de plusieurs sites). "Nous sommes venus ici pour expulser le
gouvernement", a lancé à la foule Nattawut Saikuar, lieutenant de
Thaksin, ajoutant que le général Prem devait également démissionner
pour "avoir incité l'armée à se tourner contre la démocratie".
La pression se fait plus forte
Thaksin, homme d'affaires et leader populiste de 59 ans qui
compte encore de nombreux partisans dans les régions rurales du
nord, a accentué la pression le mois dernier sur Abhisit, devenu
Premier ministre à la faveur d'un renversement d'alliance
parlementaire.
Auparavant, ce sont des alliés de Thaksin qui étaient revenus
brièvement au pouvoir après les législatives de décembre 2007, qui
avaient mis fin à quinze mois d'administration militaire.
Abhisit, né en Grande-Bretagne et perçu comme le symbole des
élites de Bangkok, a accédé au pouvoir après des mois de
manifestations organisées par des militants se réclamant du roi.
Ces manifestants, surnommés les "chemises jaunes", avaient
notamment occupé les deux aéroports de Bangkok en novembre dernier,
ce qui avait précipité la chute du gouvernement pro-Thaksin.
agences/cer