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Irak: le retrait américain en 2011 se précise

Nouri al-Maliki était presque assuré d'obtenir le vote du Conseil.
Nouri al-Maliki était presque assuré d'obtenir le vote du Conseil.
Le gouvernement irakien a approuvé dimanche l'accord de sécurité avec les Etats-Unis qui prévoit le retrait total des troupes américaines d'Irak à la fin de 2011.

L'accord a été adopté par 28 des 38 présents au Conseil des
ministres, lors d'une réunion qui a duré plus de deux heures. Le
Premier ministre irakien Nouri al-Maliki avait besoin d'une
majorité des deux-tiers. Désormais, le texte, qui compte 31
articles, va être présenté au Parlement qui devra l'approuver à la
majorité simple le 24 novembre prochain.

Attitude "positive"

«Tous les groupes politiques ont exprimé une attitude positive.
Ils ont considéré l'accord comme le meilleur possible car il
organise la présence des forces (américaines) et garantit leur
retrait total», a affirmé le porte-parole du gouvernement.



«Ce n'est pas l'accord idéal, mais c'est le meilleur comparé à
toutes les autres solutions de rechange. Un long chemin a été fait
par rapport au premier texte qui nous a été présenté et qui était
inacceptable», a-t-il ajouté, faisant référence à une première
mouture discutée par Bagdad le 21 octobre.

Accord âprement négocié

L'accord, qui a été négocié âprement pendant près d'un an,
prévoit le départ des quelque 150'000 soldats américains répartis
sur plus de 400 bases, huit ans après l'invasion qui a conduit à la
chute de l'ancien dictateur Saddam Hussein.



Le Premier ministre était quasiment assuré d'obtenir la majorité
des deux-tiers car il pouvait compter sur les partis kurdes et la
coalition chiite, qui représentent 19 ministres, ainsi que sur une
majorité des ministres indépendants et une partie des ministres
sunnites.

Réactions contrastées

Après deux lectures au Parlement, avec un intervalle de deux
jours, et un vote définitif six jours plus tard, le texte doit être
entériné par la présidence collective, le Conseil présidentiel. Ce
n'est qu'ensuite qu'al-Maliki apposera sa signature à côté de celle
du président américain George W.Bush.



La Maison Blanche avait salué vendredi le texte comme un "bon
accord" satisfaisant les deux parties. Le Grand ayatollah Ali
Sistani, plus haute autorité religieuse chiite d'Irak, avait donné
vendredi implicitement son feu vert à l'adoption du texte. Il avait
affirmé qu'il revenait au gouvernement de décider de l'opportunité
de signer un accord de sécurité avec Washington, tout en insistant
sur le respect de la "souveraineté" de l'Irak et sur le plus grand
"consensus".



Mais le chef radical chiite Moqtada Sadr, bête noire des
Américains, a appelé vendredi les pays musulmans à manifester
contre le projet d'accord et a annoncé la création d'une nouvelle
milice de "résistance" contre l'"occupant".



agences/cer

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Les conditions de l'accord

Cet accord offre un cadre juridique à la présence des soldats américains puisque le mandat de l'ONU sous lequel ils opéraient prend fin le 31 décembre.

L'accord prévoit le retrait des forces américaines des villes et localités fin juin 2009 et leur retrait total d'Irak fin 2011.

Concernant l'immunité accordée aux soldats américains, un point litigieux, c'est un comité conjoint qui déterminera si un soldat américain soupçonné de crime était en mission ou non, et éventuellement passible des tribunaux irakiens.

Par ailleurs, l'Irak aura le droit s'il le demande de fouiller le matériel américain entrant ou sortant de ses frontières.

Un attentat suicide fait 15 victimes

Quinze personnes, dont sept policiers, ont été tuées dimanche dans un attentat suicide à la voiture piégée contre un barrage de police à 100 km au nord-est de Bagdad. Une vingtaine de personnes ont été blessées, a déclaré un commandant de la police.

L'attentat a eu lieu dans la localité de Jaloula, à l'est de Baqouba, dans la province de Diyala, peu après que le gouvernement eut approuvé l'accord de sécurité. La province de Diyala est l'une des plus dangereuses d'Irak.