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Fraude: Berlin menace les paradis fiscaux

Après le Liechtenstein, l'Allemagne menace Monaco et Andorre.
Après le Liechtenstein, l'Allemagne menace Monaco et Andorre.
L'Allemagne a encore accru la pression vendredi sur le Liechtenstein et d'autres paradis fiscaux. Berlin a menacé de pénaliser les investissements dans leurs banques s'ils continuent à attirer les fraudeurs.

Le gouvernement allemand a annoncé que si le Liechtenstein ne
coopérait pas dans la lutte contre la fraude fiscale, il pourrait
imposer «une déclaration obligatoire des transferts d'argent» vers
la principauté ou les imposer à la source.

«Nous ne pouvons pas accepter que d'autres pays développent
modèles financiers, institutions ou pratiques qui conduisent à ne
pas payer ses impôts en Allemagne, ou à rendre la fraude
attractive», a dit un porte-parole du gouvernement, Thomas
Steg.



Le Liechtenstein est cloué au pilori depuis que des informations
sur ses pratiques bancaires achetées à un informateur par les
services secrets allemands ont déclenché une gigantesque enquête
contre la fraude fiscale.

Monaco et Andorre

Thomas Steg a rappelé qu'Andorre, le Liechtenstein et Monaco
étaient pour l'Organisation pour la coopération et le développement
économique (OCDE) des paradis fiscaux offrant «un cadre d'évasion
fiscale à certains de leurs clients» en refusant «de coopérer dans
les échanges bilatéraux d'informations fiscales». «Nous le
regrettons vivement et attendons qu'ils corrigent leurs
pratiques».



Mais si le scandale en cours ne «suffit pas à motiver» le
Liechtenstein à accepter rapidement l'échange d'informations
réclamé par l'OCDE et l'Union européenne, l'Allemagne pourrait
prendre des mesures bilatérales supplémentaires, a mis en garde le
ministère des Finances. La mise en garde s'adresse également à
Monaco et Andorre, l'Allemagne n'ayant pas «une politique de deux
poids deux mesures», ont ajouté les porte-parole.



«L'instauration d'une déclaration et d'une justification
obligatoire de tous les transferts d'argent vers le Liechtenstein
est tout à fait possible, estime le fiscaliste Lorenz Jarass, de
l'université de Wiesbaden. Quant à une retenue à la source, «ce
n'est même pas nécessaire», ajoute-t-il.



afp/sbo

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Soutien au Liechtenstein

Le directeur général de l'Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), Franz-Hermann Brüner, accorde son soutien au Liechtenstein dans le scandale fiscal qui secoue actuellement le pays.

«Le Ministère public du Liechtenstein est actif sur le plan européen et mondial. Il est prêt à donner des renseignements dans le cadre de ses possibilités», a-t-il déclaré vendredi.

«Nous sommes depuis un an et demi en intenses négociations avec le Liechtenstein pour trouver un accord anti-fraude entre la Principauté et l'Union européenne», a expliqué le juriste allemand.

Doris Leuthard en visite à Vaduz

La cheffe du Département de l'économie est attendue lundi au Liechtenstein pour rencontrer trois ministres de la Principauté.

Les discussions porteront principalement sur les relations économiques bilatérales, les questions de politique économique, agricole et du marché du travail. Le scandale fiscal qui secoue le pays devrait également être abordé.