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L'Iran fête les 40 ans de la révolution aux cris de "Mort à l'Amérique"

L'Iran fête les ans de la République islamique, l'arrivée de l'Ayatollah Khomeiny à Téhéran. Le pays cherche toujours un destin
L'Iran fête les 40 ans de la République islamique, l'arrivée de l'Ayatollah Khomeiny à Téhéran. Le pays cherche toujours un destin / 12h45 / 1 min. / le 11 février 2019
A l'occasion du 40e anniversaire de la victoire de la Révolution islamique, le président iranien Hassan Rohani a affirmé que les Etats-Unis, malgré tous leurs efforts, ne parviendraient pas à détruire la République islamique.

Des centaines de milliers d'Iraniens ont défilé lundi à Téhéran et dans les grandes villes du pays pour marquer le 40e anniversaire de la révolution islamique qui a mis fin au régime du shah, grand allié des Etats-Unis au Moyen-Orient. Des manifestants ont brûlé des drapeaux américains en scandant "Mort à Israël, mort à l'Amérique". "Au grand désarroi de l'Amérique, la révolution a 40 ans", pouvait-on lire sur une banderole.

Dans un discours place Azadi (Liberté), le président Hassan Rohani a affirmé que les Etats-Unis, malgré tous leurs efforts, ne parviendraient pas à détruire la République islamique. "Nous ne laisserons pas la victoire à l'Amérique. Le peuple iranien connaît des difficultés, il en connaîtra encore, mais nous surmonterons tous nos problèmes grâce à l'entraide et à la solidarité", a-t-il dit. Fin janvier, il avait reconnu l'impact des sanctions américaines sur l'économie du pays, "confrontée à ses plus graves difficultés depuis quarante ans".

>> Ecouter le reportage de notre envoyé spécial en Iran :

Les alliés de l'Ayatollah Khomeni fêtent son retour en 1979. [Keystone - AP Photo]Keystone - AP Photo
Des milliers de personnes célèbrent les 40 ans de la République islamique d’Iran à Téhéran / Le 12h30 / 1 min. / le 11 février 2019

L'Iran développe ses capacités militaires

Dans son discours à Téhéran, le président Rohani a assuré que l'Iran allait continuer à développer ses capacités militaires et en particulier son programme de missiles balistiques. Il avait déjà annoncé dimanche que Téhéran s'apprêtait à placer deux satellites en orbite en dépit des mises en garde des Etats-Unis, qui considèrent que la technologie des fusées utilisées pour un tel lancement est très proche de celle d'un missile balistique.

Washington estime que le développement de missiles par l'Iran viole la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui a entériné l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, une interprétation rejetée par Téhéran. Donald Trump a annoncé le retrait des Etats-Unis de l'accord de Vienne et les pays européens signataires, qui tentent de le sauver, sont aussi très critiques envers le programme de missiles iranien.

>> Interview d'Erik Lang, ancien ambassadeur de Suisse à Téhéran, dans Forum :

L'Iran célèbre les quarante ans de la révolution islamique. [AP Photo/Keystone - Vahid Salemi]AP Photo/Keystone - Vahid Salemi
La révolution iranienne fête ses quarante ans: interview d'Erik Lang / Forum / 9 min. / le 11 février 2019

reuters/afp/paw

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Rappel des principaux événements en Iran depuis la Révolution islamique de 1979

Le 1er février 1979, l'ayatollah Rouhollah Khomeiny rentre à Téhéran après plus de 14 ans d'exil, à la suite du départ du shah Mohamed Reza Pahlavi, qui avait pris la fuite le 16 janvier après des mois de protestations contre son régime. La République islamique est proclamée le 1er avril.

Le 4 novembre 1979, des étudiants islamistes envahissent l'ambassade des États-Unis à Téhéran et prennent en otage 52 diplomates. Ils dénoncent l'hospitalisation de l'ex-shah aux États-Unis et demandent son retour en Iran. La prise d'otage dure 444 jours. En avril 1980, Washington rompt ses relations diplomatiques avec Téhéran et impose un embargo commercial, dix mois avant la libération des derniers otages.

Le 22 septembre 1980, l'Irak lance son armée sur le territoire iranien après que Bagdad eut dénoncé les accords d'Alger de 1975 censés mettre fin à un conflit frontalier. Un cessez-le-feu entre en vigueur en août 1988. La guerre a fait 680'000 morts et disparus (180'000 côté irakien et 500'000 côté iranien).

Après le décès en juin 1989 de Khomeiny, l'ayatollah Ali Khamenei, président depuis 1981, devient guide suprême.

Le 25 juin 2005, Mahmoud Ahmadinejad remporte la présidentielle. L'Iran reprend son programme d'enrichissement d'uranium. En juin 2009, sa réélection provoque un mouvement de contestation à Téhéran, violemment réprimé.

Le 15 juin 2013, Hassan Rohani, partisan d'une ouverture vis-à-vis de l'Occident, est élu à la présidence. En septembre, les présidents Barack Obama et Hassan Rohani se parlent au téléphone, un contact sans précédent à ce niveau depuis 1979.

Le 14 juillet 2015, un accord sur le nucléaire entre la République islamique et six grandes puissances met fin à 12 ans de contentieux. Il garantit le caractère civil du programme iranien en échange d'une levée sur dix ans des sanctions internationales.

Le 8 mai 2018, Donald Trump annonce le retrait des États-Unis de l'accord nucléaire, et le rétablissement des sanctions contre Téhéran et les entreprises ayant des liens avec la République islamique. Les sanctions, rétablies en août puis novembre, touchent particulièrement les secteurs pétrolier et financier iraniens.