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Proche-Orient: on reparle de la paix à l'ONU

Ban Ki-moon et Condoleezza Rice au Conseil de sécurité de l'ONU.
Ban Ki-moon et Condoleezza Rice au Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution russo-américaine réaffirmant son soutien au processus de paix au Proche-Orient, la première depuis cinq ans. Le texte a reçu 14 voix favorables et une abstention, celle de la Libye.

Issu d'une initiative conjointe russo-américaine, le document
adopté mardi soutient le processus de paix israélo-palestinien
relancé il y a un an à Annapolis, près de Washington, avec pour
objectif la coexistence pacifique de deux Etats, israélien et
palestinien.

«Cette réunion est très importante pour la paix au
Proche-Orient», a déclaré à l'ouverture le secrétaire général de
l'ONU Ban Ki-moon. «L'occupation commencée en 1967 doit se
terminer, Israël et le monde arabe doivent vivre en paix», a-t-il
ajouté.

"L'occupation doit se terminer"

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et le ministre
des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov étaient présents à New
York. Pour la cheffe de la diplomatie américaine, la situation
«aujourd'hui est bien différente de ce qu'elle était en 2001, lors
de l'accession du président George W. Bush» à la Maison
Blanche.



«Il n'y a pas d'autre voie que le processus d'Annapolis (..), pas
d'autre solution que celle de deux Etats vivant côte à côte et en
paix», a déclaré Condoleezza Rice, dont l'intervention mardi
pourrait être la dernière avant l'investiture du président élu
américain Barack Obama.



«L'adoption de la résolution n'est pas une garantie absolue», a
estimé pour sa part Sergueï Lavrov. «Beaucoup dépendra de la
capacité d'Israël et des Palestiniens à appliquer leurs engagements
(...) notamment dans le domaine de la sécurité», a-t-il
précisé.

Obama reprendra le flambeau

Il n'y a pas d'autre
voie que le processus d'Annapolis (..), pas d'autre solution que
celle de deux Etats vivant côte à côte et en paix.

Condoleezza Rice

Alors que se
multiplient les appels à Barack Obama pour qu'il fasse de la paix
au Proche-Orient une priorité de son action dès sa prise de
fonction le 20 janvier, l'administration sortante de George W. Bush
s'efforce de maintenir le processus sur les rails, faute d'avoir pu
le faire aboutir avant fin 2008 comme elle l'espérait.



Selon un sondage publié mardi, une majorité de Palestiniens et 50
% des Israéliens voudraient que la prochaine administration
américaine du président Barack Obama joue un rôle plus actif dans
le processus de paix au Proche-Orient. L'étude a été réalisée
conjointement par l'université de Jérusalem et le Palestinian
Center for Policy and Survey Research de Ramallah, en
Cisjordanie.



En relançant les négociations à Annapolis après sept ans de
paralysie, l'équipe Bush s'était fixé pour objectif un accord des
deux parties avant fin décembre 2008 pour la création d'un Etat
palestinien qui vivrait au côté de celui d'Israël dans la paix et
la sécurité.



afp/ps

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Résolution saluée

«Israël accueille favorablement le soutien sans équivoque exprimé par le Conseil de sécurité en faveur de négociations directes et bilatérales entre Israël et les Palestiniens», a indiqué le ministère israélien des Affaires étrangères.

A Ramallah en Cisjordanie, le porte-parole de la présidence de l'Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a jugé «encourageante» la résolution du Conseil de sécurité.

Le Proche-Orient entre dans une phase-clé

Outre le changement imminent d'administration américaine, le Proche-Orient est lui aussi dans une phase de transition politique.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui se rend cette semaine à Washington où il sera reçu par le président Bush vendredi, puis à Moscou, a annoncé mardi qu'il convoquerait "très prochainement" de nouvelles élections dans les territoires palestiniens, faute d'une réconciliation avec ses rivaux du Hamas qui contrôlent la bande de Gaza.

En Israël, des élections législatives anticipées doivent se tenir le 10 février prochain. "Il y a aujourd'hui la possibilité de choisir entre deux voies, l'une est celle du Likoud qui a dit de façon explicite qu'il est contre les négociations (avec les Palestiniens). Et il y a celle de Kadima", a déclaré le Premier ministre israélien sortant Ehud Olmert.

"Nous sommes allés à Annapolis pour parvenir à un accord de paix avec les Palestiniens (...) Celui qui choisit cette voie propose une alternative et gagnera aux élections", a estimé Ehud Olmert.

Pour le moment, tous les sondages créditent le Likoud d'une victoire écrasante face au parti Kadima lors des élections législatives anticipées du 10 février.