Depuis qu'Yves Leterme a présenté sa démission vendredi à la
suite d'accusations de pression sur la justice dans l'affaire
Fortis, le roi des Belges Albert II consulte les responsables
politiques du pays.
Décision avant mercredi
Dimanche soir, il a reçu pour la deuxième fois du week-end
Marianne Thyssen, la présidente du parti chrétien-démocrate flamand
(CD&V), le parti d'Yves Leterme. Le roi avait auparavant reçu
depuis vendredi les principaux responsables politiques de la
majorité, qui réunit libéraux et chrétiens-démocrates côté flamand
et libéraux, socialistes et centristes côté francophone.
Une décision devrait être prise rapidement, la plupart des
responsables politiques ayant appelé à éviter une vacance politique
dans le contexte de crise économique que connaît la Belgique comme
le reste de l'Europe.
Le nom du nouveau Premier ministre était attendu avant la
diffusion du discours de fin d'année du souverain prévu pour
mercredi à la mi-journée. Mais personne ne s'attend à un
remaniement en profondeur du gouvernement, car cela demanderait de
trop longues tractations.
Deux noms circulent
Du coup, les noms qui revenaient le plus souvent pour succéder à
Yves Leterme étaient ceux de deux chrétiens-démocrates flamands
comme lui, ce qui permettrait de préserver l'équilibre actuel au
sein de la majorité : Herman Van Rompuy, le président de la Chambre
des députés, et Jean-Luc Dehaene, ex-Premier ministre, deux
vétérans de la politique belge.
Le scénario que beaucoup considèrent comme probable est celui de
la nomination d'un gouvernement de transition - jusqu'aux élections
régionales de juin 2009 qui pourraient être couplées à des
législatives anticipées - reprenant pour l'essentiel les partis de
la coalition hétéroclite sortante. A moins que le roi ne nomme un
Premier ministre jusqu'à la fin de la législature, en 2011.
"La grande question est (...) de savoir si ce gouvernement sera un
gouvernement de transition jusqu'en juin, ou au contraire un
gouvernement de législature jusqu'en 2011, dans un agenda
économique et social déjà balisé", explique l'analyste Pierre
Vercauteren.
afp/ant
Yves Leterme exclut de revenir
Le Premier ministre belge Yves Leterme a exclu dimanche de reprendre ses fonctions.
"Il veut d'abord que son équipe et lui soient lavés de tout soupçon", a déclaré son porte-parole.
La chute de Leterme
Yves Leterme, qui avait été très critiqué pour sa gestion des tensions entre néerlandophones et francophones, a chuté paradoxalement sur un dossier qui avait redonné un peu de crédibilité à son gouvernement: le sauvetage du bancassureur belgo-néerlandais Fortis, premier employeur privé de Belgique.
D'où le "Fortisgate" évoqué dans la presse. Sa démission a replongé la Belgique dans les turbulences politiques dont elle pensait être sortie jusqu'en juin prochain.
Depuis l'été 2007, le royaume a connu une crise quasi-ininterrompue en raison des disputes entre Flamands néerlandophones et francophones sur l'avenir du pays, privé de gouvernement stable pendant une période record de neuf mois.