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Le Hamas accepte une trêve de 24 heures

La bande de Gaza est sous blocus israélien depuis juin 2007.
La bande de Gaza est sous blocus israélien depuis juin 2007.
Le mouvement palestinien Hamas a accepté lundi un cessez-le-feu de 24 heures à la demande de l'Egypte. Mais il a menacé de reprendre les attentats suicide en cas d'opérations israéliennes d'envergure dans la bande de Gaza.

Le Hamas et les autres groupes armés ont accepté "une accalmie
pendant une période de 24 heures après une médiation égyptienne en
échange d'une entrée d'aides depuis l'Egypte", a affirmé un
responsable du Hamas, Aymane Taha.

Il a précisé que les groupes s'abstiendraient de tirer des
roquettes et des obus de mortier contre le territoire israélien
afin que les aides humanitaires égyptiennes puissent être envoyées
à travers le point de passage de Kerem Shalom, entre le sud de la
bande de Gaza et Israël.



Trois roquettes et un obus de mortier ont toutefois été tirés
lundi vers le sud d'Israël, sans faire ni victime ni dégât, a
indiqué un porte-parole militaire. Dans un communiqué, la branche
militaire du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) a
revendiqué ces tirs.

Aide humanitaire en route

Le convoi est actuellement à al-Arich, dans le Nord-Sinaï, et
attend le feu vert israélien pour gagner la bande de Gaza, selon le
Croissant Rouge égyptien.



«Nous avons demandé aux deux parties de créer l'atmosphère
nécessaire pour permettre l'entrée en sécurité à Gaza d'un convoi
d'aide humanitaire», a indiqué le ministère égyptien des Affaires
étrangères.



Un responsable égyptien a confirmé au Caire une demande de
cessez-le-feu pour permettre l'acheminement d'un convoi de cinq
camions transportant des aides d'une valeur d'un million de
dollars. Le ministère israélien des Affaires étrangères a indiqué
ne pas être au courant du cessez-le-feu initié par l'Egypte. Le
groupe armé Jihad islamique a aussi déclaré ne pas avoir été
informé.

Menaces

Soufflant le chaud et le froid, le Hamas a également menacé de
reprendre les attentats suicide si l'Etat hébreu lançait une vaste
opération dans la bande de Gaza.



"Nous ne resterons pas les bras croisés face à l'agression
israélienne. Il est de notre droit en tant que peuple occupé de
nous défendre et de combattre l'occupation par tous les moyens
possibles, y compris les opérations suicide", a affirmé le même
responsable Aymane Taha. Le dernier attentat suicide contre Israël
revendiqué par le Hamas remonte à janvier 2005.



Accueillant lundi le président palestinien Mahmoud Abbas (Fatah),
la Russie a rappelé la nécessité de rejeter «toute violence et le
terrorisme». Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a haussé
le ton contre le Hamas, critiquant ses «provocations» et son
boycott du dialogue de réconciliation interpalestinien. Moscou a
également réitéré son souhait d'accueillir une conférence sur le
Proche-Orient en 2009.

Message à Ban Ki-moon

Parallèlement, Israël préparait le terrain diplomatique avant le
lancement d'une éventuelle offensive contre la bande de Gaza, que
de nombreux responsables israéliens, dont la chef du parti au
pouvoir Kadima, Tzipi Livni, appellent de leurs voeux.



L'ambassadrice israélienne aux Nations unis, Gabriela Shalev, a
adressé une lettre au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon,
dans le cadre d'une campagne diplomatique destinée à justifier à
l'avance les opérations que pourrait lancer l'armée israélienne
(lire aussi ci-contre).



La ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, doit convoquer
prochainement les ambassadeurs accrédités en Israël et s'adresser
par téléphone à ses homologues. Dans une instruction aux
représentations diplomatiques à l'étranger, le ministère a demandé
d'expliquer qu'Israël "n'hésitera pas à agir militairement s'il le
faut", pour assurer la protection de ses habitants soumis à des
tirs de roquettes.



afp/ant

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Israël craint l'opinion internationale

Une trêve de six mois entre Israël et le Hamas, négociée par Le Caire, avait pris fin vendredi, le Hamas ayant accusé Israël de n'avoir pas respecté ses engagements, notamment de lever le blocus de la bande de Gaza.

"Il faut que le monde comprenne que la situation dans le sud d'Israël est intolérable pour des centaines de milliers de citoyens à portée des roquettes", a déclaré Yigal Palmor. "Ou bien la communauté internationale intervient, ou bien nous devrons agir par nous-mêmes", a-t-il souligné.

Marqués par les déboires de la guerre au Liban de l'été 2006, les responsables israéliens craignent un retournement de l'opinion internationale si une opération faisait des victimes civiles palestiniennes.

Soutenu par le Premier ministre démissionnaire Ehud Olmert, Ehud Barak a freiné jusqu'à présent une offensive à vaste échelle, face aux pressions de l'opinion publique, relayées à l'approche des législatives du 10 février par l'opposition de droite et une large partie du gouvernement, qui exigent une action beaucoup plus énergique visant à éliminer le Hamas.

Le chef des travaillistes est passé à la contre attaque lundi devant la fraction parlementaire de son parti, dénonçant "la logorrhée populiste de politiciens qui n'ont jamais vu de leur vie une guerre".

Selon des responsables de la Défense, Israël a décidé de frappes ponctuelles à ce stade, sans écarter des opérations plus importantes si nécessaire par la suite.