"Le 23 février, ce sera le jour où l'aide humanitaire entrera au Venezuela", a lancé mardi Juan Guaido, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, devant une foule de partisans rassemblés dans un quartier à l'est de Caracas.
Il a demandé aux quelque 250'000 volontaires inscrits pour participer à l'acheminement de l'aide stockée à la frontière de se tenir prêts pour "former des caravanes". Le 23 février, cela fera un mois que Juan Guaido s'est autoproclamé président par intérim.
Une aide stockée en Colombie depuis le 7 février
Le bras de fer politique entre Juan Guaido et Nicolas Maduro se concentre depuis des jours sur l'entrée de plusieurs tonnes de nourriture et de médicaments venant des Etats-Unis, déjà stockés dans des entrepôts en Colombie à la frontière avec le Venezuela.
Cherchant à briser l'unité de l'armée, Juan Guaido a offert l'amnistie aux militaires qui désavoueraient le chef de l'Etat et les a prévenus que bloquer l'aide constituerait un "crime contre l'humanité". "Ceci est un ordre adressé aux forces armées: laissez entrer l'aide humanitaire une fois pour toutes, halte à la répression", a déclaré Juan Guaido.
Une conférence sur l'aide humanitaire sollicitée par Juan Guaido doit aussi se tenir jeudi au siège de l'Organisation des États américaines (OEA) à Washington. Il y interviendra par visioconférence.
"Le Venezuela n'est pas un pays où règne la famine"
Nicolas Maduro, qui dément l'existence d'une "urgence humanitaire", rejette la responsabilité des pénuries sur les sanctions américaines et une "guerre économique" menée par la droite. "Le Venezuela n'est pas un pays où règne la famine", a-t-il assuré dans un entretien à la BBC diffusé mardi.
"Il n'y a pas de crise humanitaire au Venezuela. Il y a une économie bloquée et assiégée", a déclaré son ministre des Affaires étrangères Jorge Arreaza lors d'une conférence presse au siège de l'ONU, dénonçant le double discours des Etats-Unis. "C'est un gouvernement hostile qui vous tue d'un côté et vous donne à manger de l'autre", a-t-il poursuivi.
ats/dbb
Moscou met en garde Washington contre tout "recours à la force"
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a mis en garde mardi son homologue américain Mike Pompeo contre tout "recours à la force" au Venezuela, a indiqué Moscou. Washington a évoqué l'option d'une intervention militaire.
Lors d'un entretien téléphonique tenu "sur initiative américaine", Sergueï "Lavrov a prévenu qu'un recours à la force constituerait une "violation du droit international".