Publié

Un an après la fusillade de Parkland, Washington se mure dans le silence

Les premiers arrivants sur Pennsylvania Avenue, l'artère reliant la Maison Blanche au Capitole à Washington, brandissent un panneau où on lit "plus jamais ça". [EPA - SHAWN THEW]
Un an après la tuerie de Parkland, Washington a pris peu de mesures concrètes sur les armes / La Matinale / 3 min. / le 14 février 2019
Le 14 février 2018, un homme ouvrait le feu au lycée de Parkland en Floride, faisant 17 morts. La tragédie a suscité la colère: des centaines de milliers de personnes ont exigé la réglementation des armes à feu dans un pays meurtri par les fusillades. Avec quel résultat?

Le drame avait déclenché un vaste mouvement contre les armes aux Etats-Unis, la "Marche pour nos vies". Le visage et les mots d'Emma Gonzalez, lycéenne rescapée de la tuerie de Parkland, avaient fait le tour du monde. Mais, tout juste un an et des centaines d'autres fusillades plus tard, peu de mesures concrètes ont été prises.

>> L'intervention d'Emma Gonzalez en février 2018 :

Emma Gonzalez
L'intervention d'Emma Gonzalez à la "Marche pour nos vies" / L'actu en vidéo / 1 min. / le 25 mars 2018

Parmi les lois d'Etat adoptées, il y a eu le relèvement à 21 ans de l'âge légal pour pouvoir acheter une arme. Ou encore la possibilité à un juge d'ordonner la saisie des armes d’une personne considérée comme mentalement instable. Au niveau fédéral, le mécanisme qui permet de tirer en rafale a été banni.

Le mur, priorité de Trump

Mais ce n'est pas assez pour les jeunes de Parkland et les familles. Cette semaine, certains étudiants du lycée se sont rendus dans la capitale pour demander au Congrès d'accélérer son travail législatif. Avec l'espoir de mieux réguler le commerce des armes. "Maintenant, nous avons des élus très différents d’il y a encore deux ans, explique Matt, un survivant de Parkland. Ils voient dans la régulation des armes un sujet porteur. Les lois adoptées ont fait baisser le niveau de suicide et les violences domestiques."

>> Lire aussi : Au moins 17 morts lors d'une fusillade dans une école de Floride

Une nouvelle proposition de loi est actuellement débattue à Washington. Elle porte sur la vérification systématique des antécédents d’un acheteur d’arme. Réglementer ne semble toutefois pas la priorité du gouvernement Trump, très occupé par le mur à la frontière mexicaine. Dans une galerie d'art de la capitale, Manny Oliver vient tout juste d'inaugurer un mur... en souvenir de son fils Joaquim et des 16 autres victimes de Parkland.

La National Riffle Association (NRA) est en outre un lobby surpuissant dans une Amérique encore très attachée à son second amendement: le droit de posséder une arme. "Ce monde, c’est notre héritage et on veut s’assurer de pouvoir tous vivre dans ce monde en sécurité, continue Matt. Si le président veut parler d’un mur, alors il sera ce président déconnecté de ce que les Américains veulent vraiment."

Raphaël Grand/ani

Publié