Le drame avait déclenché un vaste mouvement contre les armes aux Etats-Unis, la "Marche pour nos vies". Le visage et les mots d'Emma Gonzalez, lycéenne rescapée de la tuerie de Parkland, avaient fait le tour du monde. Mais, tout juste un an et des centaines d'autres fusillades plus tard, peu de mesures concrètes ont été prises.
Parmi les lois d'Etat adoptées, il y a eu le relèvement à 21 ans de l'âge légal pour pouvoir acheter une arme. Ou encore la possibilité à un juge d'ordonner la saisie des armes d’une personne considérée comme mentalement instable. Au niveau fédéral, le mécanisme qui permet de tirer en rafale a été banni.
Le mur, priorité de Trump
Mais ce n'est pas assez pour les jeunes de Parkland et les familles. Cette semaine, certains étudiants du lycée se sont rendus dans la capitale pour demander au Congrès d'accélérer son travail législatif. Avec l'espoir de mieux réguler le commerce des armes. "Maintenant, nous avons des élus très différents d’il y a encore deux ans, explique Matt, un survivant de Parkland. Ils voient dans la régulation des armes un sujet porteur. Les lois adoptées ont fait baisser le niveau de suicide et les violences domestiques."
>> Lire aussi : Au moins 17 morts lors d'une fusillade dans une école de Floride
Une nouvelle proposition de loi est actuellement débattue à Washington. Elle porte sur la vérification systématique des antécédents d’un acheteur d’arme. Réglementer ne semble toutefois pas la priorité du gouvernement Trump, très occupé par le mur à la frontière mexicaine. Dans une galerie d'art de la capitale, Manny Oliver vient tout juste d'inaugurer un mur... en souvenir de son fils Joaquim et des 16 autres victimes de Parkland.
La National Riffle Association (NRA) est en outre un lobby surpuissant dans une Amérique encore très attachée à son second amendement: le droit de posséder une arme. "Ce monde, c’est notre héritage et on veut s’assurer de pouvoir tous vivre dans ce monde en sécurité, continue Matt. Si le président veut parler d’un mur, alors il sera ce président déconnecté de ce que les Américains veulent vraiment."
Raphaël Grand/ani