Deux jours après l'ouverture du procès historique des douze indépendantistes catalans, son principal accusé a choisi de s'exprimer en espagnol mais a refusé d'emblée de répondre. "On me poursuit pour mes idées et non pour mes actes et étant donné que je suis dans un procès politique [...] Je ne vais pas renoncer à mes convictions démocratiques", a-t-il déclaré au début de son audition.
Les douze politiciens sont jugés pour avoir organisé le 1er octobre 2017 un référendum d'autodétermination interdit par la justice et la proclamation, le 27 octobre, d'une république catalane indépendante. Le Parquet a requis à l'encontre d'Oriol Junqueras la plus haute peine: 25 ans de prison pour rébellion et détournement de fonds.
Droit à l'autodétermination
En détention depuis plus d'un an, Oriol Junqueras se défend comme "prisonnier politique". Il a revendiqué le droit à l'autodétermination utilisé par de nombreux pays comme la Suède ou le Canada, a-t-il fait remarquer. "Il faut répondre aux demandes des citoyens et cela nous amène à être indépendantiste", mais toujours de manière pacifique, insiste-t-il. Une déclaration finalement éloignée des arguments juridiques.
Figure de proue du séparatisme, l'ancien président catalan Carles Puigdemont est le grand absent du procès: il a pris la fuite en Belgique fin octobre 2017. "Des gens honnêtes, innocents et démocrates qui ont agi sous mandat parlementaire sont sur le banc des accusés comme des criminels", a-t-il dénoncé mardi.
Valérie Demon/ats/ani