Les habitants de Stockholm qui se baladent au bord du lac entendent régulièrement le bruit assourdissant des plaques de glace qui se fracturent et rebondissent contre la coque des bateaux-bus de la ville.
Ce moyen de transport est très apprécié des habitants de la capitale suédoise, car il leur permet d’éviter les embouteillages. Des dispositions ont ainsi été prises pour que les bateaux puissent circuler toute l'année, quelle que soit la couche de glace.
25 lignes aussi en hiver
Le service de bateaux-bus est réduit en hiver, passant de 35 lignes et 17'000 passagers par jour à 25 lignes et 1000 passagers. Mais les autorités souhaitent que toutes les îles soient desservies au moins deux fois par jour, y compris celles qui ne comptent qu'une trentaine d'habitants. Le bateau y est le seul moyen de transport et les embarcations privées ne peuvent généralement pas circuler. Il en va ainsi du respect du service public.
"Les gens doivent aller à l’école, au travail, ils peuvent avoir besoin d’aller chez le docteur… Donc, il faut au moins un aller quotidien pour se rendre sur le continent et un retour pour revenir sur l'île", explique dans l'émission Tout un monde Rebeca Ortigueira, de l'organisme qui chapeaute les transports en commun de Stockholm.
Plus rapide en cas de chaos urbain
Le trajet est évidemment plus lent en hiver, car casser la glace avec un moteur à pleine puissance peut être difficile et prend du temps. Mais les habitants des îles l'apprécient et souhaitent pouvoir l'employer toute l'année car ils peuvent faire autre chose durant le trajet, travailler ou se reposer. Et quand la neige se met à tomber et que le chaos s'installe en ville, avec bus et métro en difficulté, le bateau peut même s'avérer plus rapide.
"Quand je veux quitter l’île, je dois envoyer un message téléphonique deux heures avant, et le bateau s’arrête. C’est le second hiver que l’on a ce service, et ça a changé ma vie. C’est direct, pas d’embouteillage, c’est cosy. Maintenant je peux venir ici quand je veux", explique ainsi une habitante d'une île retirée.
Pour compléter son réseau, les autorités de la capitale étudient la création désormais de nouvelles lignes de transport maritime entre ses îles et le centre de la ville.
Frédéric Faux/boi