Le président républicain a dans le même temps accepté de signer un compromis budgétaire obtenu de haute lutte au Congrès, après d'intenses tractations entre républicains et démocrates.
Depuis des semaines, les négociations tournent autour de ce mur que Donald Trump veut construire pour lutter contre l'immigration clandestine et dont l'opposition ne veut pas entendre parler. Avec, en fond, la menace d'un nouveau "shutdown" si aucun accord n'était trouvé avant vendredi, minuit, pour éviter l'impasse budgétaire.
La loi de financement née de ce compromis a été approuvée jeudi à une large majorité au Sénat, contrôlé par les républicains, puis à la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates. Elle n'attend plus que la promulgation du président.
Un quart du budget
Mais cette loi ne comprend qu'un quart du budget réclamé par Donald Trump pour construire le mur (1,4 milliard de dollars contre 5,7 milliards demandés) et ne mentionne pas le mot "mur", préférant "barrière" ou "clôture".
Tout en signant le texte, Donald Trump déclarera donc l'"urgence nationale" afin de "mettre fin à la crise de sécurité nationale et humanitaire à la frontière", a annoncé Sarah Sanders, porte-parole de la Maison Blanche. Le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell a dit soutenir la décision du chef de l'Etat.
Des oppositions, y compris républicaines
Mais cette procédure exceptionnelle, autorisant le président à contourner le Congrès pour mobiliser des fonds, hérisse de nombreux parlementaires, y compris dans les rangs républicains. "Déclarer l'urgence nationale dans ce cas serait une erreur", a ainsi réagi la sénatrice républicaine Susan Collins.
"Il n'y a pas d'urgence à la frontière" avec le Mexique, a asséné Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants. "Nous allons passer nos options en revue et nous serons préparés à y répondre de façon appropriée". Si un blocage de cette déclaration par le Congrès paraît difficile, compte tenu de l'équilibre des forces, des poursuites judiciaires pourraient être lancées.
afp/gma/pym
Loi voté en 1976
Une loi votée en 1976, le "National Emergencies Act", autorise le président des Etats-Unis à invoquer une "urgence" nationale pour activer des pouvoirs extraordinaires, qui permettraient à Donald Trump de contourner le Congrès en s'appuyant par exemple sur l'armée pour faire ériger le fameux mur.
Plusieurs présidents des Etats-Unis ont fait usage de ces dispositions, mais dans des circonstances différentes. George W. Bush avait notamment décrété l'urgence après les attentats du 11 septembre 2001 et Barack Obama en avait fait de même lors de l'épidémie de grippe H1N1.