"Je ne laisserai pas le pays aux mains des gangs armés et des trafiquants de drogue", a déclaré Jovenel Moïse au lendemain de nouveaux affrontements violents entre les forces de l'ordre et les manifestants dans le centre de la capitale Port-au-Prince.
Quasiment en même temps, le département d'Etat américain a annoncé le rappel de ses diplomates non essentiels et de leurs familles basés en Haïti et a exhorté les citoyens américains à ne pas se rendre dans ce pays, dans lequel au moins sept personnes ont été tuées depuis le 7 février.
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Une démission exclue
Paralysant les activités du pays à cause des nombreuses barricades construites en travers des grands axes, la colère populaire se cristallise autour de la personne de Jovenel Moïse. Au pouvoir depuis deux ans, il rejette à ce stade toute démission ainsi que toute idée de céder le pouvoir à un régime de transition.
"Nous avons déjà connu une série de gouvernements de transition qui ont donné un paquet de catastrophes et de désordres", a déclaré le président haïtien à la TV.
Appelant ses opposants au dialogue pour trouver une issue à la crise, il a assuré qu'un "paquet de mesures a été pris par le gouvernement: j'ai demandé au Premier ministre de venir les expliquer et les appliquer rapidement pour soulager notre misère".
afp/boi
Détournement d'un programme d'aide
Le mécontentement populaire a été exacerbé par la publication fin janvier d'un rapport de la Cour supérieure des comptes sur la gestion calamiteuse et les possibles détournements de près de deux milliards de dollars du fonds Petrocaribe, un programme d'aide offert à Haïti par le Venezuela depuis 2008.
Une quinzaine d'anciens ministres et hauts fonctionnaires ont été épinglés. De même qu'une entreprise dirigée à l'époque par Jovenel Moïse, identifiée comme bénéficiaire de fonds pour un projet de construction d'une route dont le contrat n'a pas été retrouvé par les juges ayant réalisé l'audit.