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Le Belge Herman Van Rompuy élu président de l'UE

Le Belge Herman Van Rompuy, nouveau président permanent de l'UE.
Le Premier ministre belge devient le premier président de l'Union européenne.
Le Premier ministre belge Herman Van Rompuy a été désigné jeudi par les dirigeants des Vingt-Sept président de l'Union européenne, a annoncé le chef du gouvernement britannique Gordon Brown. La Britannique Catherine Ashton prendra elle la fonction de haut représentant de l'UE aux Affaires étrangères.

"Le Conseil (organe des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE)
a nommé Herman Van Rompuy comme premier président du Conseil
européen et nous le félicitons", a dit Gordon Brown au cours d'un
point de presse à l'issue du sommet des dirigeants des 27 pays de
l'Union.



Herman Van Rompuy "a apporté une période de stabilité en Belgique
après des mois d'incertitude", a souligné Gordon Brown. "Catherine
Ashton aura une position unique sur la politique étrangère
européenne au cours des cinq prochaines années", a-t-il ajouté
(lire ci-dessous).



Les deux postes sont créés par le traité de Lisbonne. Ils sont
censés permettre à l'Europe de faire mieux entendre sa voix sur la
scène internationale face aux Etats-Unis, et aux autres grands pays
émergents comme la Chine ou l'Inde.



Toutefois, en choisissant deux personnalités peu connues même en
Europe, la tâche ne s'annonce pas simple.

Rôle important de l'Europe

Herman Van Rompuy, a estimé jeudi soir dans sa première
déclaration que l'Europe devait jouer "un rôle important" dans le
monde, et s'est dit favorable à la poursuite de l'élargissement de
l'UE.



"L'Europe est une union de valeurs et elle a la responsabilité de
jouer un rôle important dans le monde", a-t-il déclaré lors d'une
conférence de presse, après avoir été désigné par les chefs d'Etat
et de gouvernement européens à Bruxelles.



Il a toutefois dit vouloir se contenter dans sa fonction de
président du Conseil, d'un rôle de facilitateur de compromis entre
les pays de l'UE. Il a affirmé vouloir rester "discret" et ne pas
se répandre en interviews dans les médias.

Au-dessus de la mêlée

Herman Van Rompuy , un
chrétien-démocrate flamand de 62 ans, dirige le gouvernement belge
depuis un peu plus d'un an. Il s'est fait une réputation dans son
pays par sa capacité à nouer des compromis entre les différentes
communautés linguistiques, francophone et flamande.



Ses opinions sur les questions européennes sont encore peu
connues. Mais il passe pour être plutôt un fédéraliste
européen.

Jamais en position de demandeur, il aime à apparaître au-dessus
de la mêlée. Aussi s'est-il fait longuement prier avant de
consentir à prendre la tête du gouvernement belge en décembre 2008,
répétant qu'il n'était pas candidat, avant de finalement
céder.



La fameuse «méthode Van Rompuy» a consisté en premier lieu à
imposer à ses ministres de garder le silence en public, puis à
écouter les opinions des uns et des autres, avant de trancher. Ce
catholique pratiquant, père de quatre enfants (deux fils et deux
filles), a également montré sa capacité à affronter la crise
économique.



C'est bien plus cette capacité à créer du consensus, qualité
recherchée pour la présidence du Conseil européen, que sa vision
d'avenir d'une Europe unie qui a fait de Herman Van Rompuy un bon
candidat aux yeux, notamment, de Paris et de Berlin.

En Belgique, les partis francophones ont félicité jeudi le
Premier ministre pour sa nomination, mais ont exprimé la crainte
que le royaume ne replonge dans l'instabilité, voire dans le
"chaos".

Catherine Ashton, une novice en diplomatie

La Britannique Catherine
Ashton, désignée pour diriger la diplomatie de l'UE, est une
néophyte dans ce domaine et reste méconnue dans son propre pays.
Toutefois, elle est appréciée à Bruxelles où elle s'est fait un nom
comme commissaire européen au Commerce.



La nomination de Catherine Ashton, 53 ans, devrait créer la
stupéfaction en Grande-Bretagne, où elle a suivi une trajectoire
météoritique mais sans éclat particulier.



Son visage est plus familier à Bruxelles, où elle a habilement
assuré la succession comme commissaire européen au Commerce de son
compatriote Peter Mandelson, quand celui-ci a fait son retour au
sein du gouvernement britannique en 2008.



En un an à la Commission européenne, Catherine Ashton a obtenu
quelques résultats notables. «Elle a trouvé une solution au conflit
sur le boeuf aux hormones avec les Etats-Unis, elle a conclu un
accord de libre-échange avec la Corée du Sud et a normalisé les
relations avec les Etats ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique)»,
résume un proche.



Selon une de ses collègues commissaires, «elle n'a pas
d'expérience en politique étrangère mais c'est une femme apte, qui
apprend vite». En tant que chef de la diplomatie, Catherine Ashton,
née à Upholland, au nord-est de l'Angleterre, et qui a étudié
l'économie à l'université de Londres, sera confrontée à un défi
comme elle n'a en a encore jamais connu.



Le Haut représentant aura des prérogatives renforcées en
comparaison du diplomate en chef actuel de l'UE, l'Espagnol Javier
Solana, mais devra aussi trouver un modus vivendi avec le nouveau
président de l'Union, et les grands pays qui entendent ne pas
renoncer à leurs prérogatives dans ce domaine.



agences/os

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"L'UE doit jouer un rôle important"

Le nouveau président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a estimé jeudi soir dans sa première déclaration que l'Europe devait jouer "un rôle important" dans le monde, tout en affirmant avoir des ambitions modestes à son poste.

"L'Europe est une union de valeurs et elle a la responsabilité de jouer un rôle important dans le monde", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, après avoir été désigné par les chefs d'Etat et de gouvernement européens à Bruxelles.

Il a toutefois dit vouloir se contenter dans sa fonction de président du Conseil, d'un rôle de facilitateur de compromis entre les pays de l'UE. Il a affirmé vouloir rester "discret" et ne pas se répandre en interviews dans les médias.

"Je veillerai à respecter les sensibilités et les intérêts de tout un chacun", a assuré Herman Van Rompuy. "Sans respect pour notre diversité, nous ne construirons jamais notre unité. Ce principe sera toujours présent dans mon esprit", a-t-il ajouté. "Toute ma vie politique s'est déroulée sous le signe de l'entente, du respect de l'adversaire et du compagnon de route. Je continuerai dans cette voie", a promis le nouveau président du Conseil européen.

A propos de sa méthode, il a affirmé qu'il travaillerait "en concertation permanente avec le président de la Commission et du Parlement européen dans un souci constant d'équilibre entre les institutions". "Je le ferai également avec ceux d'entre vous dont, à tour de rôle, le gouvernement sera appelé à présider les travaux du Conseil", a-t-il dit à l'adresse des dirigeants européens.

Il s'est dit par ailleurs favorable à ce que "l'Union européenne continue à s'élargir pour inclure d'autre pays". "J'espère que notre Union s'élargira encore les prochains 2 ans et demi à des pays qui bien sûr remplissent les conditions", a dit Herman Van Rompuy faisant implicitement référence aux pays déjà candidats pour entrer dans l'Union comme la Croatie.

Le nouveau président de l'UE avait été critiqué par ceux qui l'accusent d'être un opposant à l'entrée de la Turquie dans l'Europe. En 2004, à un moment où il n'était pas au gouvernement dans son pays, il s'était prononcé clairement contre une adhésion de la Turquie.

La presse européenne très critique

Sous le titre, "Un homme discret à la tête de l'Europe", le Parisien/Aujourd'hui en France se demande ainsi si Van Rompuy et Ashton auront assez de poids pour faire vivre ces deux nouveaux postes crées par le traité de Lisbonne ?".

Libération qualifie de son côté Herman Van Rompuy de "président pour la déco". "Pour son premier acte", poursuit le journal, "l'Europe du traité de Lisbonne a donc fait le choix de personnalités qui ne dérangent personne".

Dans un commentaire en ligne, le journal espagnol El Mundo est également dubitatif: "Deux inconnus sur la scène européenne et encore plus internationale, sans à peine d'expérience en politique étrangère, et novices de l'UE, assumeront la représentation des 27 dans le monde".

Pour El Pais, "La nouvelle Europe concrétisée par le Traité de Lisbonne sera commandée par deux figures ternes et de bas profil".

La presse allemande juge également Herman Van Rompuy et Catherine Ashton incapables d'incarner une voix européenne forte. "Ces deux personnalités peuvent-elles incarner cet élan promis par ceux qui nous gouvernent ? s'interroge la Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Mêmes sons de cloche dans la presse britannique, le Financial Times affirmant que "ces nominations jettent un doute sur leur capacité (des intéressés) à rivaliser avec Washington et Paris".

Pour le Guardian, ce choix a réduit à néant "tous les espoirs de l'Europe de forcer le monde à lui prêter une attention nouvelle". "Le continent, la nuit dernière, s'est éloigné de la table des grands, manquant une chance réélle de se maintenir au niveau du monde du G2 dominé par les pôles jumeaux Washington et Pekin", conclut le quotidien.