L'incident a déclenché une vague d'indignation jusqu'au sommet de l'Etat.
"Les injures antisémites dont il a fait l'objet sont la négation absolue de ce que nous sommes et de ce qui fait de nous une grande nation. Nous ne les tolérerons pas", a tweeté le président Emmanuel Macron.
"Fils d'émigrés polonais devenu académicien français, Alain Finkielkraut n'est pas seulement un homme de lettres éminent mais le symbole de ce que la République permet à chacun", a-t-il ajouté dans un autre tweet.
"Barre toi, sale sioniste de m.....", "grosse m....sioniste", "nous sommes le peuple", "la France elle est à nous", ont crié plusieurs manifestants qui défilaient sur le boulevard Montparnasse, et qui venaient d'apercevoir l'intellectuel, d'après une vidéo diffusée par Yahoo! Actualités:
"Haine absolue"
Sur une seconde vidéo tournée par un journaliste freelance, on peut voir les forces de l'ordre s'interposer pour protéger le philosophe, âgé de 69 ans.
"J'ai ressenti une haine absolue, et malheureusement, ce n'est pas la première fois", a réagi Alain Finkielkraut auprès du Journal du dimanche. "J'aurais eu peur s'il n'y avait pas eu les forces de l'ordre, heureusement qu'ils étaient là", a-t-il raconté au journal, soulignant que tous les "gilets jaunes" ne s'étaient pas montrés agressifs envers lui, l'un d'eux lui ayant même proposé de revêtir un gilet et de rejoindre le cortège, tandis qu'un autre saluait son travail.
>> Lire : Les "gilets jaunes" manifestent pour marquer 3 mois de contestation en France
Appel des politiques
Quatorze partis politiques ont lancé jeudi un appel contre l'antisémitisme en France, et invité à se réunir partout dans le pays mardi prochain, après la publication d'un bilan du ministère de l'Intérieur faisant état de l'augmentation de 74% des actes antisémites.
Dernièrement, l'image de Simon Veil - figure de la vie politique française et européenne, déportée à l'âge de 15 ans - a été barrée d'une croix gammée, et un tag "Juden" a été dessiné sur la vitrine d'un restaurant parisien.
Un des suspects identifié
Le parquet de Paris a ouvert dimanche une enquête. Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé sur Twitter qu'"un suspect, reconnu comme le principal auteur des injures" avait été identifié par les services de police.
Alain Finkielkraut a précisé ne pas vouloir porter plainte et a souligné dimanche matin sur LCI n'être "ni une victime ni un héros", s'interrogeant sur les ressorts de cette agression. Il a notamment évoqué une "rhétorique islamiste".
afp/pym