L'Allemagne se donne vingt ans pour sortir du charbon. Il en coûtera 45 milliards de francs selon la commission qui recommande cette sortie du charbon; plus du double selon certains experts. Reste au gouvernement Merkel à élaborer la loi qui mettra en place cette transition.
En Lusace, la mine de lignite qui existe depuis un siècle et emploie 8000 personnes est la principale activité économique de la région. Pourtant, les opposants à sa fermeture sont peu nombreux.
Un village au bord du gouffre
Exploitée à ciel ouvert, elle a englouti progressivement les villages alentours. Celui de Proschim (360 habitants), lui, a obtenu un répit avec la décision allemande de sortir du charbon mais ses habitants n'ont aucune idée de ce qui les attend. "On ne sait pas ce qui va se passer, personne n’a parlé de Proschim, tout reste très incertain" souligne une octogénaire interviewée par la RTS.
D'autres, notamment parmi les employés de la mine, craignent pour l'avenir de toute la région. "Cela ne coûte pas seulement des emplois, c’est aussi notre avenir qui est en jeu et dans toute la région (…) Cela aura un effet beaucoup plus important que ce que l’on veut bien dire (…) Si cette sortie du charbon se passe comme prévu, qu'est-ce qui va nous rester?", s'interroge une membre de l'administration de la mine.
Le souvenir de promesses jamais concrétisées
Dans cette région de l'ex-Allemagne de l'Est, on se souvient encore des "paysages florissants" promis après la réunification par l'ancien chancelier Helmut Kohl et qui n'ont été que des mirages. Si rien ne se met en place d'ici aux élections régionales de septembre prochain, le seul parti procharbon, Alternative für Deutschland (AfD), pourrait faire un score historique.
Blandine Milcent/oang