Le rendez-vous était pris. A six semaines de la date officielle du divorce, Theresa May a été une nouvelle fois reçue à 18h45 par le président de la Commission Jean-Claude Juncker. "Nous aurons une discussion amicale, mais je n'attends pas de percée", avait prévenu ce dernier mardi, bridant tout optimisme.
Sans surprise, l'UE campe sur sa position: l'accord ne peut pas être renégocié, mais il faut apporter des modifications à la déclaration politique qui l'accompagnera. Alors qu'ils ont annoncé de nouvelles discussions d'ici la fin du mois, les deux dirigeants se sont promis de rechercher les garanties à apporter pour assurer que le "backstop" ne soit qu'une clause temporaire. Contesté, ce filet de sécurité qui a valu à Theresa May l'obtention de nouvelles discussions avec l'UE est censé éviter le retour d'une frontière physique avec l'Irlande.
Le "no deal" se rapproche
"J'ai souligné la nécessité pour nous d'obtenir des modifications juridiquement contraignantes du backstop pour garantir qu'il ne sera pas indéfini [...] Nous sommes convenus que le travail pour trouver une solution se poursuivra au même rythme", a déclaré Theresa May. Elle espère ensuite obtenir un feu vert des parlementaires au traité de divorce, après le rejet cinglant essuyé en janvier.
Donald Tusk, président du Conseil européen, a quant à lui estimé qu'une prolongation des négociations serait préférable à une rupture sans accord. Dans un entretien accordé à La Croix, Michel Barnier, négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, estime en revanche ne pas avoir "besoin de davantage de temps".
En outre, le climat s'est durci du côté du Parlement britannique: trois députés du Parti conservateur - celui de Theresa May - ont démissionné mercredi pour rejoindre sept autres collègues démissionnaires dans un nouveau parti indépendant.
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