Les observateurs européens "ont commencé à travailler" en
Ukraine, ce qui signifie que "toutes les conditions sont là pour
une reprise immédiate des livraisons" de gaz russe vers l'Europe, a
annoncé vendredi la Commission européenne.
Représentation exhaustive
Au total, 18 représentants "de compagnies gazières européennes
et du (géant gazier russe) Gazprom" ainsi qu'"au moins quatre
responsables de l'UE" doivent arriver en Ukraine "prochainement", a
ajouté David Stulik.
Ces observateurs seront déployés dans des stations de mesure en
Ukraine et en Russie. Des observateurs russes doivent participer à
cette mission en Ukraine, tandis que des observateurs ukrainiens
seront présents aux côtés des observateurs européens en
Russie.
Ils auront pour mission de vérifier que le gaz russe est acheminé
sans encombre à travers le territoire ukrainien vers l'Europe. Leur
déploiement était la condition à la reprise du transit de gaz, car
la Russie accuse l'Ukraine de siphonner les livraisons gazières
destinées aux européens.
Reprise des livraisons sous conditions
Le président russe Dmitri Medvedev a
indiqué que la Russie reprendrait les livraisons de gaz à l'Europe
via l'Ukraine après la signature d'un accord formel sur la création
de la mission d'observation.
Le patron de Gazprom a pour sa part annoncé que le géant russe
était prêt à reprendre ses livraisons de gaz naturel à l'Europe dès
ce vendredi à la condition que les observateurs de l'Union
européenne commencent effectivement à contrôler les gazoducs
ukrainiens.
Alexeï Miller a déclaré qu'un accord final sur l'envoi d'une telle
équipe serait signé dans la journée et que la reprise de
l'approvisionnement interviendrait aussitôt après. Par ailleurs,
Miller a souligné qu'il n'y avait eu aucune avancée dans les
négociations d'un nouveau contrat de fourniture de gaz russe à
l'Ukraine.
Mais même si Gazprom rouvrait le robinet vendredi, les Européens
ne verraient le gaz russe circuler dans leurs gazoducs qu'au
minimum trois jours plus tard, a-t-il souligné.
agences/jeh
Gros dégâts économiques en Europe
L'Union européenne est pressée de voir ce conflit gazier se résorber car les dégâts économiques causés par sont déjà "certainement très importants", même s'il n'y a pas d'évaluation précise pour l'instant, a relevé vendredi un porte-parole de la Commission européenne.
"Nous en aurons une idée plus claire dans les prochains jours", a-t-il précisé.
De nombreux pays d'Europe sont affectés par la coupure de gaz russe qui intervient en pleine vague de froid.
Les plus touchés sont ceux d'Europe centrale, comme la Bulgarie, la Slovaquie et les Balkans.
D'autres ont annoncé avoir commencé à puiser dans leurs réserves de gaz. L'UE importe 25% du gaz qu'elle consomme de Russie, dont 80% transite par l'Ukraine.
Un dialogue de sourds
La reprise prochaine des exportations de gaz, si elle se confirmait, ne réglerait pas pour autant la querelle entre Moscou et Kiev, les deux parties n'étant toujours pas parvenues à un accord sur les tarifs à appliquer pour les approvisionnements en gaz russe de l'Ukraine en 2009.
Bien que les pourparlers aient repris, aucun progrès n'a été enregistré, ont indiqué vendredi tant Gazprom que Naftogaz.
"Les pourparlers ont repris mais on a l'impression que les négociateurs ukrainiens n'ont aucun mandat ni aucun pouvoir au sujet du niveau des prix et des volumes de gaz à acheter en 2009. Les négociations tournent pratiquement à vide", a noté le PDG de Gazprom.
Naftogaz a aussi dénoncé "l'absence de progrès", pratiquement dans les mêmes termes.