"Nous avons rencontré des difficultés de procédure, c'est
pourquoi nous avons décidé de suspendre les discussions de cet
après-midi et de reprendre les consultations", a indiqué le
représentant de l'Union européenne Pierre Morel pour ces
discussions.
Les journalistes ont assisté mercredi matin au Palais des
Nations à Genève à un ballet confus d'entrées et de sorties de
membres des délégations russe et géorgienne. "C'est un incident de
parcours, de procédure, qu'il a fallu régler", a tenté de
relativiser le représentant de l'ONU en Géorgie, Johann
Verbeke.
Délégation russe pas au rendez-vous
Russes et Géorgiens, qui ont évité le face-à-face, se sont
pourtant renvoyés la responsabilité de leur non-rencontre. "Malgré
une approche très constructive de la Géorgie, la Russie a quitté
les discussions. C'est ainsi que fonctionnait l'Union soviétique",
a dénoncé à la télévision géorgienne le président géorgien Mikheïl
Saakachvili.
"Pour des raisons incompréhensibles, les Géorgiens ont refusé de
participer", a de son côté dénoncé le président de la délégation
russe, le vice-ministre des Affaires étrangères Grigori
Karassine.
Deux réunions au lieu d'une
La réunion plénière devait réunir les organisateurs de l'ONU, de
l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE)
et de l'UE avec des Américains, des Russes et des Géorgiens, à
l'exclusion de représentants des républiques séparatistes
géorgiennes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud.
En fait, les deux délégations venues avec "leurs" représentants
des régions séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, ont pris
soin de s'éviter et ont participé à deux sessions
différentes.
La délégation de Tbilissi était présente à la première session
plénière d'une heure où n'étaient pas conviés les représentants des
régions séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. Raison pour
laquelle la délégation russe a boycotté la réunion et principal
point d'achoppement entre les deux parties.
Les Russes ont en revanche pris part à une deuxième session dite
"d'information", à laquelle les Géorgiens ont refusé de participer.
Après les dissensions de la matinée, les groupes de travail prévus
pour l'après-midi ont été annulés.
Un échec pour personne
Les diplomates européens et onusiens organisateurs de la réunion
ambitionnaient de réaliser le premier face-à-face diplomatique
entre Russes et Géorgiens depuis le conflit en août et de le
renouveler tous les quinze jours.
Néanmoins, personne ne veut parler d'échec. "Personne ne
s'attendait à un début facile", a également reconnu le
vice-ministre des Affaires étrangères Grigori Karassine, insistant
sur le fait que "le résultat le plus important de cette journée
(était) que les discussions aient commencé".
Même son de cloche du côté Géorgien : Tbilissi "ne considère en
aucun cas que les discussions de Genève sont un échec", a déclaré
le numéro deux de la délégation, Grigol Vachadze. En revanche, la
question de la participation des Ossètes du Sud et Abkhazes
pro-russes reste entière pour la prochaine réunion de novembre.
L'indépendance des républiques séparatistes que sont l'Ossétie
du Sud et l'Abkhazie a été reconnue par Moscou le 26 août. Ces
discussions faisaient parties d'un accord entre les présidents
français (au nom de l'UE) et russe, Nicolas Sarkozy et Dmitri
Medvedev, signé le 8 septembre dernier.
ats/jeh/bri
Réunion tendue
La Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné mercredi à Tbilissi et Moscou de s'abstenir de tout acte de discrimination raciale en Ossétie du Sud, en Abkhazie et dans les autres zones géorgiennes où l'armée russe est présente, suite à une demande de mesures d'urgence de la Géorgie.
Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili avait de suite tendu l'atmosphère en qualifiant mardi à Bruxelles les autorités d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud de "nettoyeurs ethnique et de criminels".
De son côté Moscou, qui exigeait la présence de représentants des autorités des deux régions séparatistes, a placé la barre très haut en se faisant fort d'obtenir à Genève "des accords concrets qui garantiront bien la sécurité de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud", dont la Russie est pratiquement la seule à reconnaître l'indépendance.
Sécurité et réfugiés
Les délégations devaient aborder les questions de sécurité et de stabilité dans la région ainsi que le sort des personnes déplacées, d'abord dans une séance plénière, puis dans deux groupes de travail.
Les organisateurs avaient demandé que la presse ne soit pas présente. Les photographes n'avaient pas été autorisés à photographier l'arrivée des délégations.