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Démonstration de force de l'opposition géorgienne

L'opposition réclame la démission du président Saakachvili.
L'opposition réclame la démission du président Saakachvili.
Des dizaines de milliers de Géorgiens se sont rassemblés jeudi dans le centre de Tbilissi pour réclamer le départ de Mikhaïl Saakachvili. Le président géorgien est tenu responsable de la défaite militaire contre la Russie en août et de ses conséquences.

L'opposition a prévenu que le mouvement se poursuivrait tant que
Saakachvili, accusé de monopoliser le pouvoir et d'avoir renoncé
aux réformes promises en 2003, n'aurait pas démissionné et convoqué
de nouvelles élections.



L'estimation du nombre de manifestants variait selon les sources.
Les organisateurs évoquaient de 120'000 à 150'000 manifestants,
alors que la police parlait de 25'000 personnes seulement. A la
mi-journée, le chiffre de 60'000 personnes était le plus souvent
articulé.

Poussé à la démission

"Nous sommes ici pour dire à Mikhaïl Saakachvili de
démissionner", a lancé un des dirigeants de l'opposition et ancien
candidat à la présidentielle, Levan Gatchetchiladzé devant une
foule compacte au pied de l'imposant bâtiment du parlement.



La foule scandait "démission" et de nombreux manifestants
brandissaient des drapeaux de l'opposition. "Nous nous sommes fixé
l'objectif de chasser du pouvoir l'actuel président illégitime, et
nous y parviendrons", a promis l'opposante Salomé Zourabichvili,
ancienne ministre des Affaires étrangères.



Ancien ambassadeur de Géorgie à l'ONU passé dans l'opposition
après la guerre avec la Russie, Irakli Alassania a appelé à un
"changement de pouvoir par des moyens pacifiques et
constitutionnels".

L'opposition est divisée

Le mécontentement contre le président
Mikhaïl Saakachvili ne cesse de croître depuis la guerre éclair
avec la Russie pour le contrôle de l'Ossétie du Sud, qui a entraîné
la reconnaissance par Moscou de cette république ainsi que de
l'Abkhazie, autre territoire séparatiste pro-russe de Géorgie. Ses
détracteurs, dont plusieurs anciens alliés, l'accusent également de
persécuter des opposants, de museler les médias et ne rien faire
contre la pauvreté.



L'opposition est toutefois profondément divisée, ce qui réduit ses
chances d'obtenir la démission de Mikhaïl Saakachvili, élu pour un
deuxième mandat en janvier 2008 après avoir été porté au pouvoir
par la Révolution démocratique et pro-occidentale de la rose fin
2003 dans cette ex-république soviétique.

Des dizaines d'arrestations

En attendant, la situation est très tendue. Une soixantaine de
militants de l'opposition ont été interpellés dans la nuit de
mercredi à jeudi, a indiqué le parti de l'ex-présidente du
Parlement Nino Bourdjanadzé. "De toute évidence, cela a été fait
pour les empêcher de manifester", a-t-elle ajouté.



Plusieurs membres du parti de l'ex-présidente du Parlement passée
dans l'opposition ont aussi été arrêtés ces dernières semaines,
accusés de recel d'armes et de préparation d'une attaque armée ce
qui alimente les craintes de troubles.



afp/cer

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Eviter une répétition des violences de 2007

Les violences de novembre 2007, lorsqu'une manifestation anti-Saakachvili avait été dispersée avec des balles de caoutchouc et du gaz lacrymogène et avait conduit le président à décréter l'état d'urgence, restent dans tous les esprits.

Les autorités ont exclu la répétition d'un tel scénario, qui a profondément écorné l'image de Mikhaïl Saakachvili, fidèle allié de Washington, dans le monde occidental.

Jeudi, toutes les unités de police à Tbilissi étaient en état d'alerte et 3000 policiers mobilisés pour la manifestation.

Mais "la police ne devrait pas intervenir. Nous sommes surveillés de près à cause de notre passé récent", a estimé le Premier ministre Nika Guilaouri.

Le patriarche orthodoxe géorgien Ilia II, l'une des personnalités les plus respectées en Géorgie, a appelé de son côté "les autorités, l'opposition et l'armée géorgienne à ne pas recourir à la force, quelles que soient les circonstances".