"Une femme indienne et son mari sont morts et au moins quinze autres personnes de la communauté indienne Pemón de la municipalité de Gran Sabana ont été blessées lors d'une attaque par un convoi de la Garde nationale", a déclaré Kapé Kapé, une ONG de défense des droits de l'Homme.
La municipalité de Gran Sabana se trouve dans l'Etat de Bolivar (sud-est), à la frontière avec le nord du Brésil, où est en train d'être stockée de l'aide humanitaire à destination de la population vénézuélienne.
L'affrontement s'est produit alors que des membres de cette communauté tentaient d'empêcher le passage d'un convoi de véhicules militaires jusqu'à la frontière avec le Brésil, dont la fermeture a été ordonnée jeudi par le président Nicolas Maduro. Le chef de l'Etat refuse toute entrée d'aide humanitaire dans son pays, un prétexte, selon lui, pour une intervention armée destinée à le renverser.
Juan Guaido accuse les militaires
L'opposant Juan Guaido, qui a promis que l'aide d'urgence entrerait coûte que coûte dans le pays samedi, a accusé sur Twitter les militaires d'avoir tiré des "rafales contre des Pémons qui se trouvaient au poste de contrôle de la Garde nationale".
Le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), Luis Almagro, a également condamné "fermement" l'attaque. "Nous exigeons que cessent les attaques contre la population", a-t-il écrit sur Twitter.
L'armée, qui a réaffirmé sa "loyauté absolue" à Nicolas Maduro, le chef de l'Etat vénézuélien, s'est dite mardi "en alerte" face à toute violation du territoire.
afp/ats/sjaq
Antonio Guterres appelle à "éviter la violence"
Le chef de l'ONU Antonio Guterres appelle toutes les parties de la crise vénézuélienne à "éviter la violence", a affirmé vendredi son porte-parole, indiquant que ce message avait été transmis au secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo et qu'il le serait dans la journée à son homologue vénézuélien Jorge Arreaza.
"Cet appel fort à éviter la violence" est relayé en privé comme en public par le secrétaire général de l'ONU, a précisé Stéphane Dujarric lors de son point-presse quotidien, faisant part de la "préoccupation" de M. Guterres face à l'évolution de la situation.