"Il y a une exigence première, une exigence d'unité", a déclaré le chef de l'Etat français. "L'Europe agricole a toujours été une évidence, elle est aujourd'hui menacée, elle l'est depuis l'extérieur par des grandes puissances qui n'hésitent plus à adopter des stratégies offensives pour imposer leurs normes et leurs standards."
"Menacée, l'Europe agricole l'est aussi de l'intérieur parce que, sous prétexte que la Politique agricole commune (PAC) serait imparfaite, qu'elle n'est pas leur priorité, on voudrait la renationaliser. Sans elle, les consommateurs européens ne bénéficieraient pas d'une alimentation accessible et de qualité", a-t-il ajouté devant quelque 500 personnes, dont le commissaire européen à l'Agriculture Phil Hogan et le négociateur européen sur le Brexit Michel Barnier.
"Garantir une alimentation saine"
"Quelques semaines avant les élections européennes et alors que la nouvelle PAC est en cours de discussion à Bruxelles, je veux exhorter à l'unité et à la mobilisation", a ajouté Emmanuel Macron.
"Si nous cédons à l'esprit de division, alors dans cinq, dix, quinze ans, nous ne pourrons plus garantir une alimentation saine, traçable", a-t-il souligné. "Aucun agriculteur, aucun consommateur ne souhaite être soumis aux diktats des non-Européens."
reuters/gma
Inquiétudes avant le Brexit
Traditionnelle toile de fond du salon de l'agriculture, l'avenir de la PAC prend cette année une nouvelle dimension à l'approche de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne programmée le 29 mars prochain.
Le Brexit, qui doit se traduire à terme par la fin de l'union douanière et le rétablissement des contrôles sanitaires, nourrit les inquiétudes au sein de la filière agro-alimentaire française, dont le Royaume-Uni est le troisième client.
"Je sais que plusieurs filières aujourd'hui craignent un contexte changeant, je sais que nos pêcheurs craignent les effets du Brexit", a dit le chef de l'Etat, assurant que la France défendrait l'ensemble "avec force face à ces changements subis".