«Nous saluons l'annonce d'un accord politique, mais nous sommes
aussi assez prudents, parce qu'il y a eu trop d'accords cassés et
de promesses non tenues», a commenté la présidence tchèque de
l'Union européenne, notant que «le contrat (entre la Russie et
l'Ukraine) n'est pas encore signé.
«La seule chose qui compte pour l'UE, c'est la reprise des
livraisons de gaz. Pour l'instant, le moment auquel interviendra
cette reprise n'est pas clair», a renchéri le ministre tchèque de
l'Industrie Martin Riman.
Accord sur le prix
L'accord conclu dimanche à Moscou entre les premiers ministres
russe et ukrainiens Vladimir Poutine et Ioulia Timochenko prévoit
de rétablir l'intégralité de l'approvisionnement en gaz russe de
l'Europe via l'Ukraine.
Il prévoit que la Russie vendra son gaz à l'Ukraine aux tarifs
européens, mais avec un rabais de 20% pour l'année 2009 «à
condition que les prix du transit restent au niveau fixé pour
2008». En échange, l'Ukraine maintiendra inchangées cette année les
commissions qu'elle touche sur le transit du gaz par son
territoire.
Signature lundi
Concernant l'épineux problème du «gaz technique» nécessaire à la
mise sous pression des gazoducs ukrainiens, rien n'a filtré.
Plusieurs entreprises européennes ont été approchées afin de tenter
de constituer un consortium chargé de fournir ce gaz, pour lequel
ni Moscou ni Kiev ne voulaient payer jusqu'ici.
Les deux Premiers ministres ont ordonné aux groupes gaziers russe
Gazprom et ukrainien Naftogaz de formaliser lundi ces engagements
dans un contrat. Ioulia Timochenko «a l'intention» de se rendre à
nouveau à Moscou lundi pour assister à la signature de ces accords,
a annoncé son porte-parole.
«Ioulia Timochenko a assuré que dès la signature de ces documents,
le transit vers l'Europe serait rétabli», a indiqué un communiqué
diffusé à Kiev. Reste à savoir si le président ukrainien Victor
Iouchtchenko, rival de Ioulia Timochenko, acceptera cet
accord.
agences/ant
UE exaspérée
Les pourparlers moscovites avaient été considérés comme étant ceux de la «dernière chance» par une Commission européenne que les innombrables rebondissements de la «guerre du gaz» avaient exaspérée.
Ouvrir les vannes, en grand!
En fonction des pays, une fois les vannes rouvertes, de 24 à 72 heures de livraisons ininterrompues seront nécessaires pour voir à nouveau arriver le gaz russe.
Ces livraisons représentent un quart de la consommation gazière de l'UE et sont transportées pour l'essentiel via le territoire ukrainien.