"Tout est calme, il n'y a eu aucune indication de quelque
activité que ce soit, de toute la nuit", a déclaré un porte-parole
de l'armée israélienne, interrogé au lever du jour.
Deux annonces de cessez-le-feu
Des sources de sécurité palestiniennes ont également évoqué une
situation totalement calme dans le territoire, où au moins 1300
Palestiniens sont morts durant les trois semaines de l'opération
"Plomb durci", lancée par Israël le 27 décembre.
Dimanche, quelque heures après l'instauration d'un cessez-le-feu
unilatéral par l'Etat hébreu, le mouvement islamiste Hamas avait à
son tour annoncé, de Damas, une cessation des hostilités. Il a
donné une semaine à Israël pour quitter la bande de Gaza.
Dans la matinée de dimanche, des accrochages avaient encore eu
lieu après des tirs de roquettes palestiniennes contre le sud
d'Israël. Au total, une vingtaine de projectiles ont été tirés
dimanche par le Hamas, et deux Palestiniens ont été tués par
l'armée israélienne.
Les Palestiniens ont remporté "une grande victoire" contre Israël,
a déclaré dimanche soir le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl
Haniyeh. "L'ennemi n'est parvenu à atteindre aucun de ses
objectifs", a-t-il assuré lors d'une allocution télévisée.
Peu de temps auparavant, un porte-parole militaire israélien avait
confirmé à l'AFP "un retrait progressif de l'armée de la bande de
Gaza". Israël veut "sortir de la bande de Gaza le plus vite
possible, dès que la sécurité du sud du pays sera assurée", a pour
sa part souligné le Premier ministre Ehud Olmert qui, samedi, avait
assuré qu'Israël avait atteint tous ses objectifs "et même
au-delà".
Dimanche, les chars ont quitté leur principale position dans
l'ancienne colonie de Netzarim, au sud de Gaza-ville, ouvrant pour
la première fois depuis le 3 janvier la route entre le sud et le
nord du territoire, selon des témoins.
Les troupes ont également quitté des positions autour de Jabaliya
et Beit Lahya (nord). Les chars se sont toutefois redéployés aux
frontières, côté palestinien, conformément aux annonces d'Israël,
qui a décidé de maintenir une partie de ses unités afin de faire
face à d'éventuelles attaques palestiniennes.
Aide humanitaire acheminée
Israël dit avoir autorisé lundi le passage de près de 200
camions d'aide humanitaire destinée à Gaza, ainsi que la fourniture
de 400'000 litres de fioul. Cela au lendemain de l'instauration
d'un cessez-le-feu après trois semaines d'une offensive
meurtrière.
"Un convoi de 120 camions doit apporter de l'aide par le terminal
de Kerem Shalom et un autre convoi de 60 à 70 camions à partir du
terminal de Karni", a déclaré le commandant Peter Lerner, un
porte-parole de l'administration militaire. Selon lui, 40'O00
tonnes d'aide humanitaire, consistant en aliments et médicaments,
sont parvenues dans la bande de Gaza après le déclenchement de
l'offensive le 27 décembre.
afp/ats/mej
Un très lourd bilan
En trois semaines, au moins 1300 Palestiniens ont été tués, dont 410 enfants et 108 femmes.
En outre, plus de 5300 personnes ont été blessées, selon les services d'urgence de Gaza.
Côté israélien, 10 militaires et trois civils sont morts.
Le Hamas a affirmé lundi que 48 de ses combattants seulement avaient été tués lors de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza.
De son côté, Israël affirme avoir tué plus de 500 combattants du Hamas.
Un porte-parole a aussi affirmé que la capacité du Hamas à tirer des roquettes sur Israël n'avait pas été amoindrie, alors que le principal objectif déclaré de l'armée israélienne était de mettre fin aux tirs de ces roquettes sur le territoire israélien.
Des rues dévastées
Dimanche, les services de secours palestiniens ont sillonné toute la journée les ruines de Beit Lahya et Jabaliya, découvrant une centaine de corps qui n'avaient pu être récupérés en raison des combats, selon le chef des urgences Mouawiya Hassanein.
Le calme a permis aux Palestiniens de quitter leur maison, s'aventurant dans les rues pour juger de l'ampleur, immense, des dégâts.
"Il n'y a plus de maison ici. C'était chez moi", s'est lamenté Yahya Karim, devant les ruines de son domicile du quartier de Zeitoun. Malgré les lourdes pertes palestiniennes, des mosquées du Hamas ont clamé "victoire".