Publié

Tsahal a achevé son retrait de la bande de Gaza

Un soldat à Kibbutz Alumim, camp militaire situé à l'extérieur de Gaza.
Un soldat à Kibbutz Alumim, camp militaire situé à l'extérieur de Gaza.
Le dernier soldat israélien a quitté mercredi la bande de Gaza, quatre jours après la fin de la guerre entamée le 27 décembre contre le Hamas. Ce dernier a pris note tout en exigeant la levée du blocus imposé au territoire.

"Le dernier soldat a quitté la bande de Gaza ce matin, mais
l'armée reste déployée à la lisière pour faire face à toute
éventualité", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'armée.

A Gaza, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a affirmé à
l'AFP que ce retrait "ne suffit pas et ne résout pas la crise. Nous
exigeons la levée totale du blocus et la réouverture de tous les
points de passage pour que notre peuple puisse vivre en paix et en
sécurité". "Nous avons dès le début dit clairement que la fin de
l'agression, la levée du blocus et la réouverture des passages
doivent précéder toute discussion sur les autres sujets, y compris
une trêve", a-t-il ajouté.

Trêve durable encore à négocier

Les tractations en vue d'une trêve sont menées par l'entremise
de l'Egypte, qui doit accueillir des représentants d'Israël et du
Hamas dans les prochains jours. L'offensive israélienne avait été
déclenchée par Israël le 27 décembre après le refus du Hamas de
reconduire une précédente trêve de six mois ayant expiré le 19
décembre, accusant l'Etat hébreu de s'être dérobé à des engagements
de lever le blocus.



Alors que l'armée annonçait son retrait, des témoins palestiniens
ont affirmé que des navires de guerre israéliens avaient tiré des
obus sur la zone littorale du nord territoire sans faire état de
blessé.

Le Hamas tente de reprendre le contrôle

Le Hamas, qui s'efforce d'afficher son autorité depuis la fin
des combats le 17 janvier, a invité tous ses fonctionnaires à
rejoindre leur lieu de travail, quoique le principal complexe
abritant les "ministères" du Hamas ait été détruit dans
l'offensive.



Le Hamas a également fait savoir qu'il avait commencé à reprendre
le contrôle du territoire et qu'il recherchait les Palestiniens
soupçonnés de collaboration avec Israël. «Des dizaines» de suspects
ont été arrêtés.

Nombreux dégâts

Dans l'enclave palestinienne pauvre et surpeuplée, plus de
20'000 maisons ont été endommagées ou détruites, selon le mouvement
islamiste. L'offensive a coûté la vie à au moins 1315 Palestiniens
et blessé plus de 5300, selon les services d'urgence de Gaza. Côté
israélien, 10 militaires et trois civils ont péri.



La Croix-Rouge suisse a de son côté expédié 230 tentes familiales
aux Gazaouis sans-abri. L'organisation d'entraide a aussi débloqué
160'000 francs supplémentaires pour les opérations de secours dans
le territoire palestinien. Cette aide est cofinancée par la Chaîne
du Bonheur. Les dons en faveur des victimes de la bande de Gaza
peuvent être versés sur le compte postal 30-4200-3, "Gaza".

Obama s'entretient avec Abbas

Barack Obama, qui n'a rien dit au sujet de la bande de Gaza dans
son discours d'investiture mardi, a assuré au dirigeant palestinien
Mahmoud Abbas lors d'une conversation téléphonique qu'il entendait
«oeuvrer avec lui en tant que partenaire pour instaurer une paix
durable dans la région», a affirmé un porte parole du dirigeant
palestinien. Selon ce dernier, Mahmoud Abbas est le premier
dirigeant avec lequel Barack Obama s'entretenait au téléphone
depuis son investiture mardi.

Barack Obama a aussi appelé le
président égyptien Hosni Moubarak, le Premier ministre israélien
Ehud Olmert et le roi Abdallah II de Jordanie. Il s'est engagé à
oeuvrer "activement" à la paix au Proche-Orient "dès le début de
son mandat".

L'UE voit Tzipi Livni

De son côté, l'Union européenne reçevait mercredi soir la cheffe
de la diplomatie israélienne Tzipi Livni. L'UE devait lui
communiquer qu'"il est très important que Gaza soit ouvert, que les
points de passage soient ouverts, afin que l'aide humanitaire
puisse arriver", a indiqué le diplomate en chef de l'UE Javier
Solana. L'Union européenne est par ailleurs "prête à réactiver" sa
mission d'observation au point de passage entre la bande de Gaza et
l'Egypte.



Après Tzipi Livni, les ministres de l'UE recevront dimanche leurs
homologues d'Egypte, de Turquie, de Jordanie et de l'Autorité
palestinienne. L'UE refuse en revanche tout contact avec le Hamas
tant que ce mouvement ne renoncera pas à la violence, ne
reconnaîtra pas Israël et n'acceptera comme interlocuteur que
l'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas du Fatah.



afp/ats/ps/bri

Publié

Armée israélienne: enquête interne

L'armée israélienne enquête sur une éventuelle utilisation fautive par ses soldats d'obus au phosphore lors de l'offensive contre la bande de Gaza. Ces armes causent des brûlures très graves.

Une vingtaine de ces engins a été tirée sur la ville de Beit Lahiya. L'enquête porte sur un tir par une unité de parachutistes d'une vingtaine d'obus dans une zone peuplée de cette localité du nord de la bande de Gaza, affirme mercredi le journal Haaretz.

Le quotidien précise qu'un colonel de réserve, Shaï Alkalaï, a été chargé de l'enquête mais un porte-parole de l'armée a démenti à l'AFP qu'il y ait une "enquête officielle".

L'organisation Amnesty International, dont une équipe s'est rendue dans le territoire palestinien, a accusé l'Etat hébreu de "crimes de guerre" pour avoir usé des obus de phosphore.

L'ONU s'apprête à désigner une personnalité pour diriger une "mission d'établissement des faits" sur les violations des droits de l'homme commises à Gaza.

Israël freine Mahmoud Abbas

Israël empêche l'Autorité palestinienne de transférer de l'argent dans la bande de Gaza pour payer ses fonctionnaires et ses retraités. L'Autorité palestinienne a demandé à Israël l'autorisation d'envoyer plus de 80 millions de dollars dans la bande de Gaza, dont l'essentiel provient d'aides de l'Union européenne, ont indiqué mercredi des responsables occidentaux et palestiniens.

L'argent devrait couvrir le salaire de 77'000 fonctionnaires de l'Autorité palestinienne en poste dans la bande de Gaza ainsi que les retraites et des allocations destinées aux pauvres.

Sur l'ensemble des demandes de transferts, Israël n'a jusqu'ici autorisé que le versement de 10 millions de dollars à l'agence des Nations unies d'aide aux réfugiés palestiniens (UNWRA).

Les restrictions ont en fait été imposées bien avant que le conflit n'éclate, le 27 décembre, lorsqu'Israël a fait valoir qu'il y avait suffisamment de liquidités en circulation à Gaza et que l'argent risquait de se retrouver aux mains du Hamas.