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Un an après la guerre, Gaza ne cicatrise pas

Une colonne de fumée s'échappait des entrepôts de l'ONU.
L'offensive menée par Tsahal a fait 1400 morts l'an dernier.
Un an après la guerre, la vie est comme gelée sur place à Gaza. Des quartiers entiers sont toujours en ruines, le processus de paix est bloqué, et, dans un territoire bouclé par le blocus, les habitants traumatisés n'arrivent pas à reconstruire leur existence.

L'opération "Plomb durci", lancée par Israël le 27 décembre 2008
pour faire cesser les tirs de roquettes palestiniennes sur son
territoire, a fait en trois semaines plus de 1400 morts et 5300
blessés dans les rangs palestiniens, dont des centaines de civils,
selon des sources palestiniennes et israéliennes.

Divergences sur le bilan

L'armée israélienne parle elle de 1166 morts, et affirme que la
majorité étaient des combattants. Treize personnes ont également
été tuées côté israélien dans la guerre qui a pris fin avec
l'instauration d'un cessez-le-feu le 18 janvier. Au-delà des
destructions matérielles, les cicatrices laissées par le conflit
sont profondes, le recours à une force de frappe sans précédent
contre les Palestiniens ayant des répercussions qui dépassent les
souffrances infligées au 1,5 million de Gazaouis.



Faute d'avoir renversé les dirigeants Hamas du territoire, au
pouvoir depuis 2007, l'offensive israélienne les a renforcés: le
fossé s'est encore creusé entre Gaza tenue par le Mouvement de la
résistance islamique et la Cisjordanie aux mains d'un Fatah de plus
en plus considéré comme subordonné à Israël. Et sans un pouvoir
palestinien unifié, condition préalable à des pourparlers de paix,
la perspective d'un accord semble s'éloigner.

Fin des tirs sur Israël

Les tirs de roquettes sur le sud d'Israël ont en revanche cessé
et les localités de la région renaissent après huit années sous la
menace constante des attaques palestiniennes. Mais l'ONU et les
organisations de défense des droits de l'homme ont accusé tant
Israël que le Hamas de crimes de guerre, y compris d'avoir visé
délibérément des civils.



Du coup, politiques et généraux israéliens réfléchissent à deux
fois avant de se rendre à l'étranger: Tzipi Livni a annulé un
voyage à Londres, car, chef de la diplomatie de l'Etat hébreu à
l'époque, elle risquait une arrestation.



Si l'image d'Israël sur la scène internationale s'est effondrée,
les Israéliens ont eux soutenu "Plomb durci" et donné, quelques
mois plus tard, leurs suffrages à la droite dure, ramenant le
"faucon" Benjamin Netanyahu au pouvoir. Depuis, l'Europe dénonce la
poursuite des constructions dans les colonies et l'espoir de
relance du processus de paix suscité par l'élection de Barack Obama
aux Etats-Unis a fait long feu.

Le blocus et les ruines

Sur place, l'interminable blocus de Gaza, imposé après
l'enlèvement du soldat franco-israélien Gilad Schalit par des
militants proches du Hamas en 2006, empêche la reconstruction,
béton et fer ne pouvant entrer dans le territoire. Dans certains
quartiers en ruines, la guerre semble avoir pris fin hier. Des
milliers de Gazaouis sont toujours sans logement,
l'approvisionnement en eau et électricité est sporadique, les
réseaux endommagés n'ayant pas été réparés, et les eaux usées
s'écoulent dans la Méditerranée.



Plus que jamais pour les habitants pourtant habitués au pire,
l'heure est au système D. Des jeunes récupèrent des métaux dans les
décombres, les revendant à des entreprises artisanales déterminées
à reconstruire par tous les moyens. Dépassée, l'UNRWA, l'agence
humanitaire onusienne chargée de palestiniens, a commandé 120
maisons "à l'ancienne" pour les déplacés. Mais la destruction de
milliers de logements, dans la bande de Gaza déjà surpeuplée, obère
l'avenir.



Les seuls à prospérer dans Gaza démolie semblent être les
représentants du Hamas et les trafiquants gérant les tunnels de
contrebande sous la frontière égyptienne. Le Hamas considère être
sorti victorieux de "Plomb durci". "Israël a perdu la guerre",
décrète Khalil al-Hayeh, un de ses dirigeants. "Israël disait
vouloir détruire le Hamas, mais aujourd'hui (...) nous sommes plus
puissants".



ap/mej

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Netanyahu invite Livni au gouvernement

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a demandé jeudi à Tzipi Livni, ex-ministre des Affaires étrangères aujourd'hui cheffe de l'opposition, de rejoindre le gouvernement, a annoncé jeudi son bureau.

"Le Premier ministre a demandé à Tzipi Livni de rejoindre le gouvernement d'union nationale (...) compte tenu des défis locaux et internationaux auxquels Israël fait face", selon un communiqué du bureau de Benjamin Netanyahu.

Tzipi Livni dirige le Kadima (centre), qui a 28 sièges sur les 120 que compte le Parlement (Knesset).

Elle avait refusé en mars de participer au gouvernement très marqué à droite de Benjamin Netanyahu, entré en fonction en avril.

Le sort de Gilad Schalit réglé la semaine prochaine

Le Hamas répondra d'ici la semaine prochaine à la contre-offre d'Israël sur un échange de détenus palestiniens contre le soldat Gilad Schalit, a annoncé jeudi l'un des responsables politiques du Mouvement de la résistance islamique.

Depuis Damas, Moussa Abu Marzouk, vice-président du bureau politique du Hamas, a indiqué que son mouvement étudiait la proposition israélienne remise mercredi via un médiateur allemand et qu'il rendrait sa réponse "la semaine prochaine au plus tard".

Le Hamas exige la libération d'un millier de Palestiniens détenus par l'Etat hébreu, dont certains sont impliqués dans des attentats, en échange de la remise de Gilad Schalit, retenu depuis trois ans et demi dans la bande de Gaza.

Selon les médias israéliens, l'Etat hébreu pourrait accepter un échange, à condition que certains de ces prisonniers soient expulsés vers la bande de Gaza ou l'étranger, avec interdiction de revenir en Cisjordanie.