Les auteurs de cette étude publiée mercredi dans la revue Royal Society Open Science ont disséqué 90 espèces de minuscules crevettes capturées au fond de six des plus profondes fosses océaniques réparties autour de la Ceinture du Pacifique.
Plus de 72% d'entre elles contenaient au moins une microparticule, comme du nylon du polyéthylène ou du PVC. De précédentes études avaient détecté la matière à 7000 mètres de profondeur.
Interrogé dans La Matinale de jeudi, l'océanographe français François Galgani, membre pour la Commission européenne d'un groupe de recherche sur les déchets marins, n'est pas surpris par la présence de plastique par 11 kilomètres de fond: "Il y en a dans l'atmosphère, dans la glace et dans les océans. Rien qu'à la surface, il y a plus de 5000 milliards de morceaux de plastique qui flottent".
Le plastique se dégrade
Dans l'eau, la matière plastique circule, du coup, elle se dégrade en microparticules, puis en nano-particules. Et plus c'est petit, plus c'est compliqué à identifier, a encore expliqué François Galgani.
L'étude générale de la pollution des profondeurs des mers a commencé il y a 10 ans. La guerre contre cette matière risque bien de durer encore avec une production, tous les ans, de 300 millions de tonnes de plastique dans le monde.
Natacha van Cutsem/lan