Alors que le fabricant parle d'un accessoire conçu "pour la coureuse qui souhaite se couvrir la tête et le cou pendant sa course", cet article de sport a déchaîné les passions.
C'est une élue Les Républicains qui a allumé la mèche sur Twitter en parlant de Decathlon qui "renie les valeurs de notre civilisation sur l'autel du marché et du marketing communautaire".
Une déferlante de tweets haineux et d'appels au boycott de la marque s'ensuit, auxquels le community manager en charge des réseaux sociaux de Decathlon va résister durant plusieurs heures, avec ce credo "nous avons toujours tout fait pour rendre la pratique du sport plus accessible partout dans le monde. Ce hijab était un besoin de certaines pratiquantes de course à pied, et nous répondons donc à ce besoin".
Decathlon renonce
La polémique et les appels au boycott ont finalement eu raison de l'enseigne de sport qui a annoncé dans un communiqué mardi soir qu’elle suspendait la commercialisation en France du litigieux hijab "suite à de nombreux débats internes, et pour garantir la sécurité de nos collaborateurs en France".
Apparemment, la déferlante n’a pas eu lieu que dans le monde virtuel mais aussi dans le monde réel avec du personnel insulté et menacé parfois physiquement.
Une mode musulmane
Decathlon n'est pourtant pas la première marque à capitaliser sur la mode musulmane. Nike commercialise déjà un hijab de running. H&M, Uniqlo, Marks & Spencer se sont aussi déjà lancés dans la "mode islamique". Le marché est en effet juteux. Selon un rapport publié par l'agence Reuters, la mode musulmane devrait peser 373 milliards de dollars d'ici 2022.
Ce n'est pas la première fois que la France connaît une telle polémique. Une femme en burkini en Corse avait provoqué une controverse en été 2016, comme la jeune femme qui s'était présentée à l'émission The Voice et avait chanté avec son voile.
Ces polémiques soulignent la méfiance de plus en plus vive et surtout de plus en plus décomplexée de certains envers la communauté musulmane, notamment via des réseaux sociaux qui deviennent dans ces cas de véritables amplificateurs de discours de haine.
Ariane Hasler/lan