L'agression s'est produite dans la matinée dans la ville de
Termonde, située en Flandre (nord), à une trentaine de kilomètres
de Bruxelles, dans une crèche baptisée "Le pays des fables" où se
trouvaient 18 enfants âgés d'au plus 3 ans et six femmes, membres
du personnel.
Les motifs encore inconnus
L'agresseur est un Belge de 20 ans, a indiqué le procureur de la
ville Christian Du Four. "Il ne s'est pas évadé d'une institution
psychiatrique. Il n'était pas sous l'influence de l'alcool ou de
stupéfiants", a précisé le magistrat, démentant ainsi un certain
nombre de rumeurs qui avaient circulé sur son compte.
Le jeune homme n'a rien dit sur les faits. Mais "il y a
suffisamment d'indices de culpabilité pour le présenter au juge
d'instruction et le placer sous mandat d'arrêt", a précisé le
procureur. L'arme a été retrouvée: il s'agit d'un grand couteau
d'une taille d'environ 30 centimètres.
Le visage peint
L'agresseur, le visage peint en blanc avec les yeux cernés de
noir, selon les témoignages, a été interpellé peu après par la
police, alors qu'il s'échappait à vélo. Son mobile n'est pas encore
connu.
Il y a eu trois morts suite à ces événements, deux enfants et une
femme de 54 ans employée dans la crèche, a indiqué le procureur de
la ville Christian Du Four, corrigeant un précédent bilan de deux
morts, après le décès à l'hôpital d'un des enfants.
Selon le ministre de l'intérieur Guido De Padt, accouru sur les
lieux, dix enfants et deux adultes ont également été blessés. Ils
ont été opérés et sont tous hors de danger, a annoncé en fin de
journée un médecin.
Un vrai "carnage"
"Il y avait du sang partout, c'était
incroyable. Vraiment, c'était un carnage", a raconté à l'AFP
l'adjoint au maire de Termonde chargé des Affaires sociales, Theo
Janssens, qui était arrivé à la crèche en même temps que les forces
de l'ordre. L'alerte avait été donnée par une employée d'un autre
service de la ville se trouvant dans le bâtiment voisin.
Lorsque le forcené est arrivé vers 10h00 à la crèche publique, il
a dit qu'il voulait demander un renseignement à quelqu'un. Ensuite,
tout s'est passé "en quelques secondes". "Il est allé tout de suite
vers les bébés et les a frappés. Les plus jeunes étaient dans leur
petit lit, ils dormaient sans doute", a ajouté Theo Janssens.
Les six employées ont essayé de s'interposer, mais l'homme qui
"s'est comporté comme un fou", a frappé à mort l'une d'entre elles.
L'homme est parvenu à s'échapper de la crèche sans difficulté. "Il
ne paniquait pas, il était calme oui, il était comme ça", a
expliqué un voisin à la chaîne de télévision belge RTL-TVI.
ats/cer
Confusion et émotion après le drame
Après le drame, la confusion et l'émotion ont été d'autant plus fortes que les bébés blessés, incapables de donner leur identité, avaient été envoyés dans différents hôpitaux, et les parents affolés ne savaient comment les retrouver.
"J'ai vu beaucoup de parents et de grands-parents qui se demandaient ce qui se passait. Il y a eu un peu de panique dans les écoles, les enfants n'osaient pas rentrer chez eux car ils pensaient que l'homme courait toujours", a raconté une femme, dans la foule des badauds qui se pressaient aux abords de la crèche vendredi après-midi.
Deux autres femmes se trouvaient là avec une petite fille de deux ans, une rose blanche à la main. "On connaît trois des femmes qui travaillent là. On ne sait pas laquelle est morte, c'est l'incertitude totale", a expliqué l'une d'elles.
Condoléances du Premier ministre belge
"Nous sommes horrifiés par ces événements", a déclaré à la presse le ministre de l'intérieur Guido De Padt, soulignant que beaucoup de parents étaient en "état de choc".
Dans un communiqué, le Premier ministre Herman Van Rompuy a exprimé ses condoléances aux parents et aux membres de la famille des victimes.