Tôt mardi matin, 50 personnes, dont trois enfants, originaires
d'Afrique noire ont été repérées à bord d'une "patera" (petite
embarcation de pêche) et escortées par un navire de la garde civile
jusqu'à une plage de San Fernando, dans la province de Cadix, a
déclaré un porte-parole de la sous-préfecture.
Lundi, trois autres embarcations, transportant respectivement
35, 38 et 78 personnes originaires du Maghreb et d'Afrique
subsaharienne, ont été secourues par des navires espagnols.
Tous les passagers, sauf deux légèrement blessés, étaient en bonne
santé. Pourtant, les drames sont fréquents: en moyenne, une barque
sur dix seulement arrive à bon port.
L'Espagne, l'Italie et... la Grèce
Les portes d'entrée de l'Union européenne pour les migrants
clandestins africains les plus fréquemment citées sont l'Espagne et
l'Italie (lire ci-contre). La Grèce, si elle est
rarement la destination finale des immigrants, en voit néanmoins
transiter des milliers chaque année.
Une équipe de reportage de la TSR est allée à la rencontre de ces
clandestins à Patras. La plupart ont fui l'Afghanistan en espérant
commencer une vie nouvelle en Europe. Une fois débarqués sur le sol
grec, après plusieurs jours passés dans un containeur, c'est la
désillusion. (Voir le témoignage en anglais de l'un d'entre
eux ci-dessus.).
Chassés, battus par la police, la plupart arrivent blessés ou
malades à la clinique installée en urgence par Médecins Sans
Frontières. Marcella Tommasi, médecin responsable du camp MSF,
explique qu'au-delà des blessures ou maladies, les migrants
souffrent surtout psychologiquement. (Voir son interview
ci-dessus.)
Arrivée massive
Durant les six premiers mois de l'année, plus de 10'000
clandestins ont tenté d'entrer dans l'espace Schengen par les îles
grecques via la Turquie, pour ensuite rejoindre l'Italie, la
France, la Norvège ou la Suède.
Le port de Patras est devenu le passage privilégié de ces migrants
vers l'Europe du nord. Pris d'assaut tous les jours, il est
impossible à garder malgré les barrières et les 60 gardes-côtes qui
y travaillent jour et nuit.
agences/RSR/sbo
Lampedusa et les Canaries
Au cours des sept premiers mois de 2008, 7165 migrants sont arrivés en Espagne, dans l'archipel océanique des Canaries principalement, soit 9,1% de moins que lors de la même période de l'an dernier, et une baisse de 58,9% par rapport à 2006, selon le ministère espagnol de l'Intérieur.
L'île de Lampedusa, au sud de la Sicile, a elle vu débarquer près de 17'000 immigrés africains et asiatiques en 2007. Cette année, ce seuil devrait être largement dépassé; depuis plusieurs semaines, les autorités ne savent plus où donner de la tête.
Le centre local d'accueil temporaire (géré par les autorités italiennes, plusieurs ONG et financé par l'Union européenne) pour les réfugié-e-s affiche complet en permanence, avec un nombre de résidents deux fois supérieur à sa capacité d'accueil.