"C'est un échec collectif, de nous quinze assis à cette table, car nous sommes tous venus ici aujourd'hui en sachant que nous ne parviendrions pas au consensus nécessaire à l'adoption d'une résolution", a résumé l'ambassadeur indonésien, Dian Triansyah Djani, dont le pays, membre non permanent du Conseil, s'est abstenu lors des deux scrutins.
"C'est une perte de temps", a confirmé un diplomate sous couvert d'anonymat. "Ça ne sert à rien", a renchéri une autre source en se demandant pourquoi les Etats-Unis avaient voulu un vote sur leur texte, entraînant une contre-proposition russe.
Appel à des élections
Outre la Russie et la Chine, l'Afrique du Sud a aussi voté contre le projet américain qui appelait à des élections présidentielles "libres, justes et crédibles" et à des "livraisons d'aide humanitaire sans entraves" au Venezuela.
Il aurait été sans précédent à l'ONU et revenait à "limoger un président", Nicolas Maduro, s'est insurgé l'ambassadeur russe aux Nations unies, Vassily Nebenzia. "L'objectif, c'est le changement de régime", a dénoncé le diplomate russe.
Le texte russe, quant à lui, visait à dénoncer "les menaces de recourir à la force" contre Caracas, agitées régulièrement par les Etats-Unis. Il n'a recueilli qu'un soutien de quatre pays (Russie, Chine, Afrique du Sud, Guinée équatoriale), un score faible.
afp/gma
Juan Guaido va rentrer au Venezuela
Quelques heures avant les scrutins à l'ONU, le chef de l'opposition au Venezuela Juan Guaido a déclaré depuis Brasilia vouloir rentrer à Caracas "lundi au plus tard". Les "menaces" qu'il a reçues pour avoir ignoré une interdiction judiciaire de sortie du territoire ne mettent pas à mal sa résolution.
L'opposant, président autoproclamé par intérim reconnu par plus de cinquante pays, a fait cette déclaration à l'issue d'un entretien avec le président brésilien Jair Bolsonaro. Il compte poursuivre au Paraguay vendredi une tournée destinée à s'assurer des soutiens internationaux.