"Je peux confirmer que les cinq positions russes sur l'axe
Poti-Senaki sont levées. Les troupes russes se dirigent vers
l'Abkhazie", a déclaré le porte-parole du ministère géorgien de
l'Intérieur, Chota Outiachvili.
Auparavant, une journaliste de l'AFP avait constaté que les
campements autour du port stratégique de Poti, à Nabada (deux
postes regroupés) et à Patara Poti avaient été totalement levés,
ainsi que les deux autres près de Senaki.
Le sourire aux lèvres
Souriants, juchés sur des véhicules blindés de transport de
troupes ou dans des camions, les soldats russes ont quitté le
premier camp à Nabada, à 07H45 heure locale (03H45 GMT), en
direction de la région séparatiste géorgienne d'Abkhazie distante
de quelque 80 kilomètres. Ce campement, qui compte pour deux des
cinq postes, rassemblait environ 70 hommes, près de la plage sur la
mer Noire, et était destiné à contrôler le trafic maritime vers
Poti, principal port commercial de Géorgie.
Un quart d'heure plus tard, les militaires russes quittaient avec
la même décontraction le camp de Patara Poti, à l'entrée de la
ville, laissant également derrière eux remblais de terre et
tranchées. Peu après, des experts militaires géorgiens nettoyaient
le terrain, à la recherche de mines éventuelles, ont rapporté des
témoins.
Dans le même temps, les convois s'ébranlaient des deux postes
voisins de Senaki, Teklati et Pirveli Maïsi, se dirigeant également
vers l'Abkhazie, en évitant le centre-ville de Zougdidi. A l'entrée
de la ville, des hommes en tee-shirt et lunettes noires avaient
installé des hauts-parleurs hurlant l'hymne national géorgien et
une chanson anti-Poutine, le puissant Premier ministre et
ex-président russe, sur le passage des convois.
Habitants soulagés
Dès l'annonce du départ à la radio, des habitants se sont mis
aux fenêtres ou sur le bord de la route pour voir passer les
soldats. "Je suis contente qu'ils s'en aillent. Et surtout qu'ils
ne reviennent pas!", lance Lali Choria, résumant l'avis des autres
habitants massés à un arrêt de bus.
En vertu du calendrier négocié le 8 septembre entre le président
en exercice de l'UE, le Français Nicolas Sarkozy, et son homologue
russe Dmitri Medvedev, Moscou avait promis de démanteler ces cinq
postes d'ici lundi. Toutes les forces russes déployées en Géorgie,
hors régions séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, doivent
se retirer d'ici le 10 octobre sur leurs positions antérieures au
début des hostilités, selon cet accord. Au total, 1500 hommes
doivent partir, selon Tbilissi.
afp/ps
Une guerre débutée le 7 août
L'armée russe est entrée en Géorgie en riposte à une offensive géorgienne le 7 août dans la région séparatiste pro-russe d'Ossétie du Sud, dont Tbilissi cherchait à reprendre le contrôle.
Moscou a reconnu depuis l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie et annoncé qu'elle stationnerait 3800 hommes dans chacune d'elles, instaurant ainsi deux zones tampons entre sa frontière sud et le reste de la Géorgie, une ex-république soviétique qui aspire à entrer dans l'Otan.
L'intervention militaire russe a suscité de vives critiques en Occident, sur fond de craintes d'une nouvelle "guerre froide" entre la Russie et les Etats-Unis engagés dans un bras de fer dans le Caucase, région riche en hydrocarbures.
Policier géorgien tué
Un policier géorgien a été tué par balles samedi près de la frontière de la province géorgienne séparatiste d'Abkhazie, selon le ministère géorgien de l'Intérieur.
Le policier se trouvait à un poste de police géorgien lorsque des coups de feu ont été tirés depuis une position proche, où des soldats russes et des miliciens abkhazes avaient été basés.