Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui n'exerce aucun
contrôle à Gaza mais demeure le principal interlocuteur de la
communauté internationale, s'en est violemment pris à Israël "qui
ne veut pas la paix" et à ses rivaux du Hamas les accusant d'avoir
entraîné les Palestiniens dans une guerre dévastatrice.
Tirs et tunnels bomardés
Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a revendiqué
dans un communiqué le tir de trois obus de mortier sur une unité
israélienne qui effectuait une incursion limitée dans le centre du
territoire palestinien. Des témoins ont confirmé ces tirs contre
quatre chars, à la hauteur du secteur dans lequel un soldat
israélien a été tué mardi dans une attaque à l'explosif non
revendiquée, à la frontière entre Israël et Gaza.
Quelques heures plus tôt, des appareils israéliens ont bombardé
des tunnels de contrebande reliant le sud de la bande de Gaza à
l'Egypte, selon des sources militaires et des témoins en riposte à
l'attaque anti-israélienne.
L'armée avait déjà mené mardi des raids de représailles tuant un
Palestinien. "Face à une provocation aussi violente, Israël agira
pour se protéger", a averti le porte-parole du Premier ministre
Ehud Olmert, Mark Regev. Selon lui, Israël souhaite "le maintien du
calme dans le sud, mais l'attaque meurtrière d'hier (mardi) à Gaza
était une tentative de le compromettre délibérément".
Barak annule son voyage aux USA
Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a annulé un
voyage aux Etats-Unis prévu mercredi. Il participait à une réunion
du cabinet restreint de sécurité composé également de M. Olmert et
de la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni pour examiner
l'éventualité d'une riposte plus élargie à Gaza, selon une source
gouvernementale.
"Nous devons riposter avec force à toute attaque et toute
violation (du cessez-le-feu). Chaque fois que nous y avons renoncé,
cela a été interprété comme une faiblesse par le Hamas", a dit le
ministre de l'Intérieur et membre du cabinet de sécurité, Meïr
Sheetrit.
afp/cht
L'Américain George Mitchell à Jérusalem
Ce regain de tension a coïncidé avec l'arrivée à Jérusalem de George Mitchell, l'émissaire du président américain Barack Obama.
Au Caire, où il a entamé sa tournée, George Mitchell a estimé d'une "importance cruciale" que le cessez-le-feu à Gaza soit "étendu et consolidé".
Des tractations sont en cours entre Israël et le Hamas sous les auspices de l'Egypte en vue d'une trêve consolidant le cessez-le-feu décrété le 18 janvier après une offensive israélienne qui a fait plus de 1330 morts palestiniens et dévasté la bande de Gaza (27 décembre-17 janvier).
A Ramallah en Cisjordanie, Mahmoud Abbas, qui doit s'entretenir jeudi avec George Mitchell, a violemment critiqué Israël.
"Aujourd'hui nous sommes plus que jamais convaincus, surtout après l'agression contre Gaza, qu'Israël ne veut pas la paix et nous dirons cela à tous ceux qui viennent nous voir".
Selon lui, l'Autorité palestinienne s'est adressée "au Tribunal pénal international" en vue d'éventuelles poursuites contre Israël pour "les crimes atroces qu'il a commis à Gaza".
Mahmoud Abbas a aussi accusé le Hamas d'avoir "entraîné tout un peuple" à la guerre en refusant de reconduire une première trêve avec Israël.
Ahmadinejad provoque Obama
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a jugé mercredi que l'administration du président américain Barack Obama devait retirer ses troupes à travers le monde pour appliquer un véritable changement de politique. Il a aussi appelé Obama à "ne plus s'ingérer dans les affaires des autres peuples". Il a enfin demandé à Obama de s'excuser pour les "crimes" commis, selon lui, par les Etats-Unis contre l'Iran.
Le président américain s'est dit prêt lundi à un dialogue avec l'Iran si ce dernier "desserre le poing".