Le chef historique de la gauche brésilienne a quitté en début de matinée sa prison de Curitiba, où il purge une peine de plus de 12 ans pour corruption, pour se rendre aux funérailles dans un cimetière de la banlieue de Sao Paulo, à 400 km de là.
Luiz Inacio Lula da Silva avait été autorisé vendredi par la justice à quitter pour quelques heures le siège de la police fédérale, où il est incarcéré depuis avril 2018, pour assister aux obsèques de l'un de ses petits-enfants décédé d'une méningite à l'âge de sept ans.
"Lula guerrier du peuple brésilien"
Sous la surveillance de dizaines de policiers militaires armés, l'ex-président de 73 ans - qui reste très aimé par des millions de Brésiliens - a été applaudi et acclamé à son arrivée au cimetière par quelque 500 sympathisants aux cris de "Lula libre" et "Lula guerrier du peuple brésilien".
De nombreux proches et amis de l'ancien chef d'Etat étaient également présents, dont l'ex-présidente Dilma Rousseff qui lui avait succédé et Fernando Haddad, candidat du Parti des Travailleurs (PT) à la présidentielle d'octobre 2018.
C'est la deuxième fois que l'ex-dirigeant sort de prison. En novembre, il avait quitté sa cellule pendant quelques heures pour se rendre à un interrogatoire à Curitiba. A fin janvier dernier, en revanche, il n'avait reçu que trop tard l'autorisation d'assister aux obsèques de son frère Vava, mort d'un cancer à 79 ans.
afp/oang
Le député Eduardo Bolsonaro crée la polémique
Une fois de plus, l'un des fils du président Jair Bolsonaro, le député Eduardo, a créé la polémique en critiquant l'autorisation de sortie de Lula.
"Lula est un prisonnier de droit commun. Quand un parent d'un autre prisonnier meurt, est-il escorté lui aussi par la police fédérale pour aller aux obsèques?" a-t-il demandé sur Twitter.
"L'autorisation de sortie temporaire de Lula est absurde", elle ne fait que permettre à un voyou en vue de se faire passer pour une pauvre victime", a-t-il ajouté déclenchant l'indignation de nombreux internautes.
Déjà deux condamnations pour Lula
La figure iconique de la gauche brésilienne est emprisonnée pour avoir reçu un appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de bâtiment en échange de faveurs dans l'attribution de marchés publics.
Le 6 février, il a été condamné à 12 ans et 11 mois de prison dans le cadre d'une autre affaire.
Il n'a cessé de nier toute culpabilité et se dit victime d'une machination destinée à l'empêcher de revenir au pouvoir au Brésil, dont il a été le président de 2003 à 2010.