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Mgr Williamson refuse de retirer ses propos

Mgr Williamson avait publiquement nié l'existence des chambres à gaz.
L'évêque Williamson a également réitéré ses critiques envers Vatican II.
Alors que l'évêque intégriste Richard Williamson a campé sur ses propos négationnistes dans une interview parue samedi en Allemagne, Benoît XVI et la chancelière allemande Angela Merkel ont réaffirmé dimanche que «la Shoah représente un avertissement pour l'humanité».

Le souverain pontife et la chancelière ont échangé leurs points
de vue au cours d'un entretien téléphonique durant le week-end. Une
tension était apparue au cours des derniers jours entre les deux
personnalités à propos de la levée de l'excommunication décidée en
début d'année par Benoît XVI en faveur de quatre évêques
intégristes.



Mardi dernier, Angela Merkel avait jugé que la «clarification du
Vatican» sur la réintégration de l'évêque négationniste Richard
Williamson était «insuffisante». Elle a ensuite qualifié jeudi de
«positif» le fait que le Vatican ait demandé à Richard Williamson
de renier «publiquement» ses propos sur la Shoah.

Williamson se rebiffe

Cependant, dans l'hebdomadaire "Der Spiegel" de samedi, l'évêque
britannique a fait fi de l'injonction du Vatican lui ordonnant de
clarifier ses positions. Il a estimé qu'il lui faudrait d'abord
étudier les "preuves" historiques avant d'éventuellement retirer
ses déclarations niant l'existence des chambres à gaz.



"Il s'agit de preuves historiques, pas d'émotions. Et si je trouve
des preuves alors je rectifierai (les propos tenus). Mais cela va
prendre du temps", a affirmé l'évêque dans cette interview, la
première qu'il accorde depuis le décret du Vatican en sa faveur le
24 janvier.

Attaques contre Vatican II

Le président de la Conférence des évêques allemands, Robert
Zollitsch, a prôné d'exclure Williamson des rangs de l'Eglise, dans
le journal "Bild am Sonntag" à paraître dimanche. "Monsieur
Williamson est impossible et irresponsable. Je ne vois aucune place
pour lui au sein de l'Eglise catholique", a-t-il dit.



Richard Williamson a par ailleurs renouvelé dans le Spiegel ses
critiques concernant Vatican II, accusant ce concile d'avoir
provoqué "le chaos théologique que nous avons aujourd'hui" et
dénonçant une "dictature du relativisme" imposée par "les évêques
libéraux".



"Der Spiegel" n'a pas pu mener l'interview de vive voix: l'évêque
a répondu par écrit à des questions posées par e-mail. Il a ensuite
confirmé ses réponses par téléphone, assisté par un avocat, précise
le magazine.



ats/sbo

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Crise au sein de la communauté catholique

Deux jours avant le décret pontifical, Richard Williamson, 67 ans, avait déclaré à une télévision suédoise: "Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz. Je pense que 200'000 à 300'000 Juifs ont péri dans les camps de concentration mais pas un seul dans les chambres à gaz".

La levée de son excommunication et celle de trois autres évêques intégristes a suscité un tollé dans de nombreux pays, en particulier dans les milieux catholiques d'Allemagne et de Suisse. Elle a déclenché une crise qui a compromis les relations du Vatican avec le judaïsme et brouillé l'image du pape.

L'affaire a plongé le monde catholique dans le trouble. L'émoi est particulièrement perceptible en Allemagne. Selon un sondage publié dimanche par le journal allemand «Bild am Sonntag», deux tiers des catholiques d'outre-Rhin estiment que la décision de Benoît XVI de lever l'excommunication de Mgr Williamson nuit à l'Eglise.

Réactions du clergé suisse

En Suisse, les réactions sont également très nombreuses.

Selon l'abbé du monastère d'Einsiedeln (SZ), Martin Werlen, Benoît XVI a commis «une erreur» en réintégrant dans l'Eglise les quatre évêques intégristes. Il espère que l'Eglise catholique tirera les leçons de ce «désastre».

Selon l'évêque d'Innsbruck, Manfred Scheuer, le pape aurait dû consulter les conférences épiscopales française et allemande avant de prendre sa décision.