C'est le nouveau directeur de campagne du chef de l'Etat, Abdelghani Zaalane, qui a déposé la candidature dimanche en fin de journée au Conseil constitutionnel à Alger.
Dans une lettre d'Abdelaziz Bouteflika lue dimanche soir à la télévision nationale, le président sortant assure qu'il convoquera une nouvelle élection présidentielle s'il est réélu au mois d'avril pour un cinquième mandat consécutif.
"Si le peuple algérien me renouvelle sa confiance" le 18 avril, "je prends solennellement devant Dieu, et devant le peuple algérien" l'engagement d'organiser "une élection présidentielle anticipée" dont la date sera arrêtée par une "conférence nationale" mise en place après le scrutin, annonce le chef de l'Etat dans sa lettre.
Nouvelles manifestations dans tout le pays
Abdelaziz Bouteflika a donc fait fi des dizaines de milliers d'Algériens qui sont à nouveau descendus dans la rue dimanche, réclamant qu'il renonce à se représenter. "Non à un cinquième mandat!", ont scandé des étudiants massés sur un campus proche du Conseil constitutionnel à Alger, autour duquel des forces de sécurité ont été déployées en nombre.
Des manifestants se sont également rassemblés par milliers dans les villes d'Oran, Batna, Blida, Skikda ou Bouira.
La candidature d'Abdelaziz Bouteflika, toujours hospitalisé à Genève selon les informations la Tribune de Genève, est la 7e déposée. Le chef de l'Etat, qui fait face à une contestation inédite depuis son arrivée au pouvoir il y a 20 ans, vient d'avoir 82 ans. Il n'est plus apparu que très rarement en public depuis un accident vasculaire cérébral en 2013.
agences/oang
Un total de sept candidatures déposées dimanche après-midi
Débarqué sur la scène politique algérienne fin 2018 en promettant "le changement", le général à la retraite Ali Ghediri a déposé dimanche son dossier au Conseil constitutionnel, tout comme le président sortant Abdelaziz Bouteflika.
Ces deux candidatures s'ajoutent à celles de cinq petits candidats dont le plus connu est Abdelaziz Belaïd, 55 ans. Transfuge du Front de libération nationale (FLN, formation d'Abdelaziz Bouteflika), qui a créé le Front Al-Moustakbel, il a recueilli 3% des voix à la présidentielle de 2014.
Principal adversaire d'Abdelaziz Bouteflika aux présidentielles de 2004 et 2014, son ancien Premier ministre Ali Benflis a annoncé dimanche qu'il renonçait à se porter candidat.
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), principal parti islamiste, qui a rompu en 2012 avec l'alliance présidentielle, a annoncé dimanche qu'il ne participerait pas au scrutin en cas de candidature du président sortant.