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Mgr Williamson cherche le pardon de Benoît XVI

Les propos de l'évêque réhabilité jettent un froid sur le dialogue interreligieux.
Les propos de l'évêque réhabilité jettent un froid sur le dialogue interreligieux.
L'évêque intégriste Richard Williamson, qui avait nié l'existence des chambres à gaz, a exprimé vendredi ses "regrets sincères" pour les "souffrances" causées au pape Benoît XVI par ses "remarques imprudentes".

Mgr Williamson, qui réside en Argentine, a adressé cette lettre
au cardinal Dario Castrillon Hoyos, le prélat chargé au Vatican des
négociations avec les catholiques intégristes de la Fraternité
sacerdotale Saint Pie X et l'a également publiée sur son blog.

Des remarques "imprudentes"

Il y évoque, sans les rappeler ni les rétracter, ses "remarques
imprudentes" faites à la télévision suédoise et exprime au cardinal
Castrillon Hoyos ses "sincères regrets pour avoir causé à vous-même
et au Saint Père tant de souffrances et de problèmes
inutiles".



Mercredi, Benoît XVI avait fermement condamné le négationnisme et
exprimé sa "solidarité" aux juifs expliquant de façon quelque peu
embarrassée que la levée de l'excommunication de Mgr Williamson ne
signifiait nullement que le Vatican partageait ses vues.



Ces propos n'ont pas suffi pour le grand rabbinat d'Israël, plus
haute instance du judaïsme dans le pays, qui a annoncé la rupture
de ses relations avec le Vatican pour protester contre la
réintégration de ces évêques, dont Richard Williamson.

Le Vatican tente de prendre ses distances

Dans sa lettre adressée le 28 janvier au cardinal Castrillon
Hoyos, Richard Williamson remercie par ailleurs "personnellement"
le pape pour la levée de l'excommunication.



Le porte-parole du Vatican Federico Lombardi s'est refusé à
commenter la teneur de la lettre de Mgr Williamson."Le Vatican n'a
rien demandé à Mgr Williamson qui n'est pas un 'évêque normal' de
l'Eglise catholique, et donc n'attendait rien de lui", a-t-il
déclaré.



Il a précisé que la levée de l'excommunication a "seulement permis
d'éliminer un obstacle" à la poursuite des discussions avec la
Fraternité Saint Pie X, mais que "les questions de doctrine sont
toujours là" (lire encadré).



agences/jeh

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Mouvement de réprobation interconfessionnel

La télévision suédoise avait diffusé des déclarations négationnistes de Richard Willamson le 22 janvier, deux jours avant l'annonce par le Vatican de la levée de l'excommunication par Benoît XVI des quatre évêques de la Fraternité Saint Pie X, dont lui-même.

"Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...) Je pense que 200'000 à 300'000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz", avait-t-il affirmé.

Ces propos ont provoqué une vague d'indignation parmi les associations juives ainsi que de nombreux catholiques qui ont souligné qu'un négationniste n'a pas sa place dans l'Eglise.

31 ans de mise au ban

Les autres prélats réhabilités mercredi par Benoît XVI sont le Suisse Bernard Fellay, l'Espagnol Alfonso de Gallareta et le Français Bernard Tissier de Mallerais.

Les évêques de la Fraternité Saint Pie X avaient été excommuniés en 1988 après avoir été ordonnés sans l'accord du pape Jean Paul II par le fondateur de la Fraternité, Mgr Marcel Lefebvre.

Ce dernier refusait le principe de la liberté religieuse adopté par le concile Vatican II, ainsi que l'abandon de la notion de "peuple déicide" attribuée aux juifs.