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Nouvelle polémique dans l'affaire Blackwater

Cette nouvelle polémique met Condie Rice dans l'embarras
Cette nouvelle polémique met Condie Rice dans l'embarras
Des agents de la compagnie de sécurité privée américaine Blackwater, impliqués dans la mort de 17 Irakiens, se sont vu offrir l'immunité par des enquêteurs du département d'Etat, mettant Condie Rice dans l'embarras.

Selon le Washington Post, les agents de la police fédérale, le FBI, qui sont chargés depuis le mois d'octobre de l'enquête sur la fusillade du 16 septembre ne peuvent pas utiliser les témoignages recueillis préalablement par le bureau de la sécurité diplomatique du département d'Etat parce qu'ils ont été effectués sous couvert d'immunité.

Certains gardes de Blackwater ont refusé de répondre aux enquêteurs du FBI en raison de cette immunité, écrit le journal. Ces accords "rendent les choses beaucoup plus compliquées et difficiles", a déclaré un enquêteur au Washington Post sous couvert d'anonymat.

Controverse

L'immunité, si elle est confirmée, pourrait relancer la controverse sur la fusillade de la mi-septembre et sur le rôle des compagnies de sécurité privées en Irak. Elle risque aussi de compliquer les enquêtes visant les agents de Blackwater - en particulier parce que le département d'Etat n'avait pas l'autorité pour leur accorder l'immunité, écrit le New York Times.

Le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, a refusé de confirmer ces informations, invoquant l'enquête en cours, mais il s'est efforcé de distancer Condoleezza Rice du bureau de la sécurité diplomatique dont le chef, Richard Griffin, a été remercié la semaine dernière.

Rice au front

"L'attitude de Condoleezza Rice est que si des individus ont violé des règles, des lois ou des réglementations, ils doivent être poursuivis", a-t-il déclaré. "Et ça, ce sera au département de la Justice de le décider". "Son attitude à elle après cet incident a été conforme à cette approche", a ajouté le porte-parole. "C'est elle qui a demandé au FBI de mener l'enquête."

Condoleezza Rice devait aborder cette question mardi au cours d'un déjeuner au Pentagone avec son collègue à la Défense, Robert Gates, qui a proposé de placer tous les sous-traitants du gouvernement américain en Irak sous une seule et même autorité, afin d'accroître le contrôle sur eux.

afp/hof

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Rappel de l'affaire

Le 16 septembre, 17 civils ont été tués à Bagdad au passage d'un convoi de Blackwater dont les gardes ont été accusés de "crime délibéré" par les autorités irakiennes.

Le patron de Blackwater, Erik Prince, affirme quant à lui que ses employés ont été la cible de tirs et qu'ils n'ont fait que répliquer.

Blackwater est une des plus importantes entreprises de sécurité en Irak avec près d'un millier d'employés. Elle est utilisée pour protéger le personnel gouvernemental américain en Irak, et notamment l'ambassade américaine.

Quelque 20'000 garde de sécurité étrangers travaillent en Irak. Les agents de Blackwater ne peuvent être jugés par des tribunaux militaires américains et il n'est pas établi s'ils peuvent être jugés aux Etats-Unis pour des crimes commis à l'étranger, mais le Congrès américain envisage une nouvelle législation qui permettrait de le faire.

Bagdad pour la levée de l'immunité

Toute cette affaire survient alors que le gouvernement irakien a approuvé mardi un projet de loi levant l'immunité des compagnies de sécurité étrangères opérant dans le pays.

Ce projet de loi, qui fait suite à la décision du gouvernement de révoquer l'immunité dont les compagnies de sécurité étrangères bénéficiaient dans le cadre d'une loi passée en 2004 par l'Autorité Provisoire de la Coalition (CPA), doit être présenté devant le Parlement prochainement.