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Le Vatican lance un ultimatum à Mgr Williamson

Benoît XVI confirme qu'il se rendra en Israël cette année.
Le pape demande à Williamson de renier ses propos négationnistes.
L'évêque intégriste négationniste Richard Williamson doit "prendre sans équivoque et publiquement ses distances" avec ses déclarations sur la Shoah avant d'être admis aux fonctions épiscopales dans l'Eglise catholique, a déclaré mercredi le Vatican.

Le Vatican a assuré que ces déclarations faites à une chaîne de
télévision suédoise n'étaient "pas connues" du pape Benoît XVI "au
moment de la levée de l'excommunication" des quatre évêques
intégristes de la fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX).

"Condition indispensable"

Le communiqué émanant de la secrétairerie d'Etat, le
"gouvernement" de l'Eglise catholique au Vatican, a posé également
comme "condition indispensable à une future reconnaissance de la
FSSPX la pleine reconnaissance du concile Vatican II et des papes"
qui ont suivi ce concile.



Richard Williamson, l'un des quatre évêques intégristes de la
Fraternité Saint-Pie X dont l'excommunication a été levée par le
pape, a nié l'existence des chambres à gaz dans un entretien à la
télévision suédoise. Ses déclarations ont été diffusées deux jours
avant la publication le 24 janvier du décret levant
l'excommunication, qui porte la date du 21 janvier.



L'émotion provoquée par cette mesure a conduit le pape à condamner
fermement le négationnisme et à exprimer sa "solidarité" avec les
juifs, lors de son audience générale du 28 janvier.

Critique d'Angela Merkel

Cependant la chancelière allemande
Angela Merkel a jugé mardi que cette "clarification" était
"insuffisante"

(Voir ci-contre)

. Mardi soir, le
porte-parole du Vatican Federico Lombardi avait répliqué en
déclarant que la condamnation par Benoît XVI des propos
négationnistes de Richard Williamson "ne pouvait être plus
claire".



Les catholiques intégristes avaient rompu avec le Vatican en 1988
après l'ordination de quatre évêques par le fondateur de la FSSPX,
Mgr Marcel Lefebvre, sans l'accord du pape. Ils étaient en
désaccord avec les nouvelles orientations de l'Eglise catholique
adoptées par le concile Vatican II (1962-65), notamment la
reconnaissance de la liberté religieuse et l'abandon de la doctrine
attribuant aux juifs la responsabilité de la mort du Christ.



afp/cab

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Davantage qu'un problème interne à l'Eglise

La communauté juive allemande applaudissait mercredi la chancelière Angela Merkel, qui a réclamé des explications à Benoît XVI sur sa décision de réintégrer un évêque intégriste négationniste.

Dans une déclaration inhabituelle, Angela Merkel avait estimé mardi que le pape, lui même allemand, devait affirmer clairement "qu'on ne peut pas nier l'Holocauste".

A Berlin, le porte-parole de la chancelière, Ulrich Wilhelm, a précisé qu'Angela Merkel n'avait pas voulu s'immiscer dans les affaires de l'Eglise catholique, mais bien intervenir sur la "dimension politique" de cette affaire, qui a des conséquences sur la "coexistence" entre juifs et non-juifs en Allemagne.

"Habituellement, le chef du gouvernement reste à l'écart des dossiers religieux. Cela montre qu'elle (Mme Merkel) est très sensible à ces questions, mais cela souligne aussi que ce dossier n'est plus seulement un problème interne à l'Eglise catholique, cela va bien au-delà", a commenté pour l'AFP le secrétaire général du Conseil central des Juifs d'Allemagne, Stephan Kramer.

De fait, la réhabilitation de la communauté intégriste "Fraternité Saint Pie X", et en particulier de l'évêque britannique Williamson qui nie la réalité des chambres à gaz, suscitait toujours une vive émotion en Allemagne, bien au-delà de la communauté juive.