Sous le coup de sévères sanctions de la communauté internationale en raison de ses programmes nucléaire et balistique interdits, le pays souffre de pénuries alimentaires chroniques.
Les récoltes de l'an passé se sont élevées à 4,95 millions de tonnes, en baisse de 500'000 tonnes, indiquent les Nations unies dans leur rapport sur les "Besoins et priorités" de 2019.
Il s'agit de "la production la plus basse en plus d'une décennie", a déclaré dans un communiqué le coordinateur résident de l'ONU pour le Nord, Tapan Mishra. "Cela s'est traduit par un important déficit alimentaire."
43% de la population a besoin d'aide humanitaire
Le résultat est que 10,9 millions de personnes en Corée du Nord, soit 43% de la population totale, ont besoin d'une aide humanitaire, soit 600'000 de plus que l'an passé, d'où un risque accru de malnutrition et de maladies.
Mais alors que le nombre de personnes ayant besoin d'aide augmente, l'ONU a dû réduire son objectif de personnes à aider de 6 à 3,8 millions, car l'organisation cherche à toucher les personnes les plus dans le besoin.
Les financements sont en outre très inférieurs à ce qui serait nécessaire (lire encadré). Tapan Mishra précise que seul 24% de l'argent qui avait été demandé l'an passé a été récolté, ajoutant qu'il s'agissait "d'un des plans humanitaires les moins bien financés du monde entier".
Le mois dernier, Pyongyang avait indiqué à l'ONU que 1,4 million de tonnes de nourriture allaient lui manquer cette année.
afp/sjaq
Des rendements faibles en Corée du Nord
La Corée du Nord connut une industrialisation rapide après la Guerre de Corée (1950-1953) et fut pendant un temps plus riche que le Sud. L'aide financière de Moscou contribua à contrebalancer la mauvaise gestion.
Mais cela prit fin avec l'effondrement de l'Union soviétique, qui fut suivi dans les années 1990 d'une très grave famine.
Cet épisode tragique appartient au passé, mais l'agriculture nord-coréenne demeure plombée par le fait que Pyongyang n'ait pas accès aux dernières technologies ou aux engrais: ses rendements sont bien inférieurs aux moyennes mondiales.
Il s'agit aussi d'un pays essentiellement montagneux dont 20% seulement des terres sont propices aux cultures.