Luis Herrero, parlementaire du Parti populaire (droite) invité
par le mouvement vénézuélien démocrate-chrétien Copei à observer le
scrutin, a tenu ces propos devant la presse vénézuélienne vendredi
dans la matinée et a été expulsé dans la soirée.
Samedi, Hugo Chavez a souhaité que cet "incident lamentable" ne
nuise en rien aux relations avec l'Espagne. Il a également jugé
l'attitude de l'élu "indigne".
"Quelle grossièreté. Il a mitraillé le peuple et le Conseil
national électoral de mensonges. Il a mis en marche le ventilateur
d'excréments. Notre pays est comme tous les pays du monde. Il
mérite du respect", a ajouté le président vénézuélien, au cours
d'une conférence de presse.
Ne pas craindre le «dictateur»
Quarante-huit heures avant le référendum, visant à lever la
limitation à deux mandats consécutifs pour présidents, gouverneurs,
députés et maires, l'élu avait appelé les Vénézuéliens à "voter en
liberté". "Qu'ils ne votent jamais en se laissant emporter par la
crainte qu'un dictateur tente de manière préméditée d'imposer",
avait-il ajouté.
"Le régime d'Hugo Chavez s'éloigne de plus en plus des libertés
fondamentales", a aussi affirmé samedi le président du Parti
populaire européen Joseph Daul. Cette expulsion "démontre bien
qu'Hugo Chavez et ses affidés ne veulent pas de témoins gênants de
ce qui pourra se produire lors d'un référendum qui a pour seul
objectif de lui permettre de rester indéfiniment au pouvoir",
a-t-il ajouté.
L'affaire a entraîné une vive réaction de Madrid. Le ministre des
Affaires étrangères Miguel-Angel Moratinos a convoqué l'ambassadeur
du Venezuela en Espagne pour lui exprimer "les plaintes du
gouvernement".
A Cuba, Fidel Castro s'est également mêlé de la campagne, assurant
dans un article publié par la presse locale: "le destin des peuples
de 'notre Amérique' dépendra beaucoup de (la) victoire (du oui,
ndlr) et celle-ci aura une influence sur le reste de la
planète".
afp/sbo
Dix ans de plus à Caracas pour Chavez?
Pendant ce temps au Venezuela, les autorités achevaient les derniers préparatifs pour le scrutin auquel sont appelés à participer 17 millions d'électeurs, consultés pour la cinquième fois par référendum depuis l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez en 1999.
La campagne s'est centrée sur son bilan et sa personne. "Chavez si", lisait-on sur de nombreuses affiches collées dans la capitale. "Non à la réélection illimitée", répondaient les pancartes de l'opposition, qui dénoncent aussi la "corruption", "l'inflation", ou encore la misère.
Hugo Chavez, 53 ans, dont le mandat s'achève en 2012, a souhaité rester au pouvoir encore dix ans pour approfondir sa "révolution bolivarienne". Il a parcouru vendredi soir les rues de l'ouest de la capitale à bord d'un camion militaire, revêtu de sa traditionnelle chemise rouge et entouré de milliers de partisans portant des t-shirts de la même couleur.
En décembre 2007 les Vénézuéliens avaient rejeté une vaste réforme de la Constitution, portant sur 69 articles. Elle prévoyait déjà de lever la limitation de mandats pour le président.
Les bureaux de vote ouvrent dimanche à 6h00 (11h30 suisse), jusqu'à 18h00 (23h30 suisses).