Dans un discours prononcé devant le Conseil des droits de l'homme à Genève, Michelle Bachelet a déclaré que les gilets jaunes manifestent contre "ce qu'ils considèrent comme (leur) exclusion des droits économiques et de (leur) participation aux affaires publiques".
"Nous encourageons le gouvernement (français) à poursuivre le dialogue et demandons urgemment une enquête approfondie sur tous les cas rapportés d'usage excessif de la force", a-t-elle ajouté.
Réponse acerbe du gouvernement français
"Il faudra expliquer à Madame le Haut-Commissaire l'ensemble des faits d'extrême violence" notamment contre "les forces de l'ordre" ou les "biens publics", a répliqué sur BFMTV le Premier ministre français Edouard Philippe, rappelant qu'"en France, on a un Etat de droit".
"On n'a pas attendu le Haut-Commissaire pour faire la lumière sur l'ensemble des faits dès lors qu'il y a des plaintes", a-t-il ajouté.
Au total, "111 enquêtes (ont été) ouvertes" par l'Inspection générale de la police pour "9228 cas d'utilisation du LBD", selon un bilan provisoire daté du 30 janvier et cité par la représentante du ministère français de l'Intérieur, lors d'une audience au Conseil d'Etat.
Blessures à l'oeil
La polémique a enflé début janvier après la grave blessure à l'oeil à Paris d'une figure du mouvement des gilets jaunes à l'acte 11 de leur mobilisation. Les médecins lui ont diagnostiqué la perte de l'usage de l'oeil droit.
Selon le collectif militant "Désarmons-les", 20 personnes ont été gravement blessées à l'oeil depuis le début du mouvement, mi novembre. La présidente du groupe CRCE au Sénat, Eliane Assassi, a avancé mercredi le chiffre de "17 éborgnés".
Plusieurs actions ont été intentées par des syndicats et des associations pour obtenir la suspension de l'utilisation du lanceur de balles de défense (LBD), en vain.
agences/kkub