Frontières fermées, hôpitaux surchargés car fonctionnant a minima avec des générateurs, vols suspendus à l'aéroport international Simon-Bolivar, rues désertes, coupures d'eau : depuis jeudi 16h50 (20h50 GMT), le Venezuela est en grande partie paralysé. Selon la presse locale, 22 des 23 Etats du pays ainsi que la capitale sont affectés.
Une grande partie des habitants de ce pays de 31 millions d'habitants n’avait toujours pas accès à l’électricité vendredi.
Banques, eau, téléphone...
L'économie du Venezuela, déjà très fragile, est également très touchée: les Vénézuéliens ne peuvent pas retirer d'argent aux distributeurs et les banques sont restées fermées vendredi. Dans ce pays où l'inflation est hors de contrôle, les transactions électroniques -suspendues vendredi- sont indispensables, y compris pour les achats courants comme le pain.
Les lignes téléphoniques et internet ont été brusquement interrompus, ainsi que la distribution de l'eau dans les immeubles, assurée par des pompes électriques. Les coupures de courant sont habituelles au Venezuela, voire chroniques dans l'ouest du pays. Mais elles sont plus rares à Caracas, surtout de cette ampleur.
Au-delà du Venezuela, cette coupure de courant gigantesque affecte aussi l'Etat frontalier brésilien de Roraima (nord), contraint d'utiliser des centrales thermiques pour fournir du courant à sa population de plus de 500'000 habitants.
Les Etats-Unis accusés
Sur Twitter, le président Maduro a accusé les Etats-Unis : "La guerre de l'électricité annoncée et dirigée par l'impérialisme américain contre notre peuple sera mise en échec. Rien ni personne ne pourra vaincre le peuple de Bolivar et de Chavez. Patriotes, unissez-vous!"
"Nous avons de nouveau été visés par la guerre de l'électricité", a affirmé le ministre de l'Energie électrique, Motta Dominguez. "Cette fois, ils ont attaqué la centrale hydroélectrique de Guri", la principale du pays, dans le sud, a-t-il dit.
"La coupure de courant (...) n'est pas la faute des Etats-Unis, de la Colombie, de l'Equateur, du Brésil, de l'Europe ou d'où que ce soit. Les coupures de courant et la famine sont le résultat de l'incompétence du régime de Maduro", a rétorqué Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine.
Guaido dénonce l'incurie de Maduro
Pour sa part, Juan Guaido, l'opposant autoproclamé président par intérim et reconnu par une cinquantaine de pays, a attribué la panne à l'incurie du gouvernement de Maduro, qu'il considère comme un "usurpateur".
"Chaos, inquiétude, indignation. Cette panne témoigne de l'inefficacité de l'usurpateur. La renaissance du circuit électrique et celle du Pays passent par la fin de l'usurpation", a tweeté Juan Guaido.
Les experts accusent eux le gouvernement socialiste de ne pas avoir investi pour entretenir les infrastructures alors que la crise économique fait rage.
agences/boi