Journée de travail et cours suspendus, vols annulés, hôpitaux au ralenti, pillages, rues désertes: depuis jeudi 16h50 heure locale (20h50 GMT), le Venezuela est en grande partie paralysé faute de courant. La panne touche Caracas et la quasi-totalité des 23 Etats du pays, qui s'apprêtait vendredi soir à passer une deuxième nuit dans l'obscurité.
Le courant est revenu partiellement vendredi après-midi dans certains quartiers de Caracas avant d'être coupé à nouveau. Des concerts de casseroles ont résonné dans plusieurs secteurs de la ville.
Economie touchée
La distribution de l'eau dans les immeubles, assurée par des pompes électriques, a été interrompu, ainsi que le réseau téléphonique et internet qui demeure très instable.
Les hôpitaux connaissent une situation dramatique: ceux qui sont équipés de générateurs limitent le courant aux services d'urgence.
L'économie du Venezuela, déjà très fragile, est également touchée: les habitants ne peuvent pas retirer d'argent aux distributeurs et les banques sont restées fermées vendredi.
"J'appelle tout le peuple vénézuélien à s'exprimer massivement dans la rue contre le régime usurpateur, corrompu et incapable qui a plongé notre pays dans l'obscurité", a écrit sur Twitter Juan Guaido, l'opposant autoproclamé président par intérim et reconnu par une cinquantaine de pays.
Accusations de sabotage
En face, Nicolas Maduro a également mobilisé il y a quelques jours ses partisans pour défiler contre l'"impérialisme". Le gouvernement, sous pression depuis des semaines, dénonce "la guerre impérialiste sur l'électricité".
Le gouvernement vénézuélien a annoncé vendredi qu'il allait fournir à l'ONU "des preuves" d'une responsabilité de Washington dans la panne d'électricité géante.
L'origine de la coupure n'est pas encore connue. Des experts accusent le gouvernement socialiste de ne pas avoir investi pour entretenir les infrastructures alors que la crise économique fait rage.
La compagnie vénézuélienne d'électricité Corpoelec a dénoncé un "sabotage" de la centrale hydroélectrique vénézuélienne de Guri, la plus importante du pays et l'une des principales d'Amérique latine.
afp/pym