Dans cette requête déposée devant le Tribunal de Protection de l'adulte et de l'enfant, l'avocate Saskia Ditisheim, présidente de la branche suisse de l'ONG Avocats sans frontières, demande la nomination d'un ou plusieurs curateurs en invoquant l'état de santé du président Bouteflika.
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Agissant pour le compte d'une citoyenne algérienne, l'avocate affirme que la "santé fragile" du chef d'Etat de 82 ans l'expose à être "manipulé" par son entourage.
Abdelaziz Bouteflika est hospitalisé aux Hôpitaux Universitaires de Genève depuis le 24 février, pour des "examens médicaux" selon la présidence algérienne. Président depuis 1999, il a été rarement vu en public depuis un AVC dont il a été victime en 2013.
"Une mascarade"
"Je demande que les curateurs soient autorisés à délier les médecins des HUG du secret médical et qu'ils puissent obtenir une attestation d'un médecin indiquant si Abdelaziz Bouteflika est apte ou pas à gouverner un pays", explique Saskia Ditisheim dans Forum.
Selon l'avocate, le président algérien se trouve "dans un état de santé très difficile, peut-être même en fin de vie". "C'est une mascarade de pouvoir affirmer que les communiqués de presse qui ont paru récemment, ou même sa candidature, émanent de sa personne." Elle ajoute qu'Abdelaziz Bouteflika est incapable de discernement.
"J'ai reçu énormément de messages de remerciement de la part d'Algériens. C'est à eux de régler ce problème, mais quand un chef d'Etat algérien se trouve sur le territoire suisse et qu'il est dans un état de santé grave, probablement manipulé par son entourage, j'estime qu'il y a une responsabilité des autorités suisses", affirme Saskia Ditisheim.
ats/gma
>> L'interview de Saskia Ditisheim dans Forum:
Une centaine de manifestants à Genève
A Genève, une centaine de personnes ont manifesté samedi après-midi devant le Palais Wilson, siège du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. Elles ont réclamé la tenue d'élections "libres et propres" en Algérie.
"Vive l'Algérie libre et démocratique", "A bas le régime militaire" ou encore "Pouvoir assassin", ont scandé les manifestants, essentiellement des ressortissants algériens, en arabe. "Assez du pouvoir militaire", "Cessez les faudes électorales", "Non à la mafiocratie", pouvait-on lire sur des pancartes.
« Marre de ce pouvoir! » chante la centaine de manifestants devant le Palais Wilson à #Genève. pic.twitter.com/DaIf4R4hUG
— Adrien Krause (@adrienkrause1) March 9, 2019