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Ouverture du procès d'Yvan Colonna

Les avocats d'Yvan Colonna, devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Les avocats d'Yvan Colonna, devant la cour d'assises spéciale de Paris.
Le procès en appel du nationaliste corse Yvan Colonna, accusé de l'assassinat du préfet de l'île Claude Erignac en 1998, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris. Colonna a été condamné à perpétuité en première instance le 13 décembre 2007.

L'accusation conteste aussi le premier arrêt car elle souhaite
obtenir une période de sûreté incompressible de 22 ans, la peine
maximale.

Plusieurs dizaines de témoins sont à nouveau appelés à la barre
à ce procès qui doit durer cinq semaines. Il se tient devant une
cour d'assises spéciale uniquement composée de magistrats
professionnels.

Six hommes déjà condamnés

La défense a annoncé qu'elle demanderait un nouveau transport de
la cour sur les lieux du crime à Ajaccio, pour une reconstitution
avec tous les témoins et protagonistes.



Claude Erignac a été tué de trois balles dans la tête le 6 février
1998 en allant au théâtre à Ajaccio. Six hommes ont déjà été
condamnés en 2003 à des peines allant de 15 ans de réclusion à la
perpétuité pour Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, qui auraient
accompagné Yvan Colonna lorsqu'il a tiré.



Arrêté en juillet 2003 dans le maquis corse après plus de quatre
ans de fuite, l'accusé, âgé de 48 ans, est mis en cause sur le
fondement des déclarations initiales de certains de ces condamnés,
et de certaines de leurs épouses.

Pas de preuve

Ces déclarations accusatrices ont été rétractées après
l'arrestation d'Yvan Colonna et les condamnés ont réaffirmé au
premier procès du berger en 2007 qu'il était étranger à l'affaire,
mais en des termes ambigus.



Pierre Alessandri s'accuse désormais d'avoir fait feu sur le
préfet. Les dépositions des épouses impliquant Yvan Colonna ont en
revanche été maintenues plus ou moins explicitement, ce qui s'est
avéré décisif au premier procès.



En revanche, aucune preuve matérielle, ni empreinte digitale ou
génétique, ni trace d'une communication téléphonique sur portable
ce qui avait confondu les autres suspects - ne met en cause Yvan
Colonna, qui n'est identifié par aucun des témoins oculaires du
crime.



Ce sera le quatrième et a priori le dernier procès de ce dossier
criminel qui a troublé l'appareil judiciaire, entrainé une "guerre
des polices" avec des procès en diffamation à la clef, et deux
commissions d'enquête du Sénat et de l'Assemblée sévères pour tous
les protagonistes.



ats/ap/ant

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Rappel des faits

Arrêté le 4 juillet 2003, Yvan Colonna est accusé d'avoir participé à l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella.

Il a également été désigné par les membres du commando, arrêtés en mai 1999, comme celui qui a tiré sur Claude Erignac, avant qu'ils ne se rétractent au fur et à mesure, soit devant les juges d'instruction, soit à leur procès en 2003.

Yvan Colonna a toujours nié ces faits.

L'épouse d'Erignac veut des réponses

"Je suis persuadée de la culpabilité d'Yvan Colonna et je trouverais normal et courageux qu'il dise pourquoi il a assassiné mon mari, parce que jusqu'à maintenant, nous n'avons pas de réponse. Il ne nous l'a jamais dit", a déclaré vendredi Dominique Erignac, sur Europe-1.

"C'est pour ça que je lui demande qu'il ait le courage d'avouer et de dire qu'il a tué mon mari".