Il y a un danger qu'en cas de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord, "un djihadiste d'Angleterre entre dans notre pays sans que nous ne le sachions", a déclaré Karin Keller-Sutter dans un entretien diffusé dimanche par le journal alémanique NZZ am Sonntag.
Elle pointe un risque de dangereuses failles de sécurité. La Commission européenne veut que, "le 29 mars à 23h00", toutes les données fournies par les autorités britanniques soient effacées du système d'information Schengen (SIS), dans lequel toutes les personnes soupçonnées de terrorisme doivent être obligatoirement inscrites, explique la conseillère fédérale.
Cette décision a des conséquences considérables pour la sécurité de la population, non seulement au Royaume-Uni, mais aussi dans l'UE et en Suisse, ajoute-t-elle.
"Données précieuses"
"Les Britanniques délivrent des données précieuses, précisément dans la lutte contre le terrorisme", indique encore Karin Keller-Sutter. L'année dernière, 439 informations britanniques ont été introduites dans le système. La plupart d'entre elles concernaient des personnes soupçonnées de terrorisme, poursuit-elle.
La Suisse n'est pas le seul Etat à se poser des questions sur cette situation, selon la PLR st-galloise. Plusieurs représentants des Etats-membres de l'UE ont fait part de leurs inquiétudes lors d'une réunion ministérielle. "La réponse de la commission a toutefois été claire: la Grande-Bretagne sera écartée du jour au lendemain" du système.
"La Commission européenne agit dans le strict respect de ses principes et non en fonction des intérêts de la sécurité", remarque la ministre. La Suisse va maintenant chercher une solution bilatérale avec Londres.
ats/jvia