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La patronne de la CDU a une vision de l'Europe différente de celle de Macron

Annegret Kramp-Karrenbauer, le 14 janvier 2019. [AP - MICHAEL SOHN]
La dirigeante de la CDU prend ses distances avec Emmanuel Macron sur l'Europe / Le Journal horaire / 29 sec. / le 10 mars 2019
La dirigeante du parti conservateur allemand CDU a présenté samedi un plan pour l'Europe qui prend ses distances avec les récentes propositions du président français Emmanuel Macron.

Les différences portent notamment sur l'aspect social, financier et diplomatique.

"Notre Europe doit devenir plus forte" dans un monde miné par les replis protectionnistes et nationalistes, écrit Annegret Kramp-Karrenbauer dans ce texte intitulé "Bien faire l'Europe" et diffusé samedi par Welt am Sonntag.

Celle qu'on surnomme "AKK" partage les idées du chef de l'Etat français notamment sur la politique migratoire européenne et la nécessité de mieux protéger les frontières ou de tendre vers une politique de l'asile commune.

Mutualisation des dettes rejetée

Mais la responsable marque sa différence sur plusieurs points.

Elle rejette ainsi la proposition française d'un salaire minimum européen et met en garde contre l'idée d'une mutualisation des dettes honnie par l'Allemagne, mais promue par Emmanuel Macron pour le financement de projets d'avenir. "Nous devons nous appuyer de manière conséquente sur un système de subsidiarité et de responsabilités propres", a-t-elle estimé.

Emmanuel Macron a lui proposé la création d'un "bouclier social" pour les Européens et évoqué dans ce contexte "une même rémunération sur le même lieu de travail et un salaire minimum européen, adapté à chaque pays".

Siège commun au Conseil de sécurité

Annegret Kramp-Karrenbauer a aussi réclamé pour l'Europe un "siège permanent commun au Conseil de sécurité" de l'ONU, une revendication de longue date de l'Allemagne. Cette proposition irrite au plus haut point Paris.

Angela Merkel, qui a abandonné les rênes de la CDU, mais entend rester chancelière, en principe jusqu'en 2021, n'a pas réagi jusqu'ici à la tribune d'Emmanuel Macron, diffusée le 4 mars et intitulée "Pour une renaissance européenne".

ats/pym

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